Le joueur de 30 ans originaire de Vicence, à Calgary, confirme le titre de Heerenveen 2023 avec le record italien et clôture le championnat du monde avec trois médailles
De Heerenveen, aux Pays-Bas, à Calgary, au Canada : Davide Ghiotto, un an plus tard, est toujours champion du monde du 10 000 m sur piste longue. Le Vicennais de 30 ans, diplômé en philosophie, (re)gagne, améliorant le record italien établi à cette occasion : de 12’41 »35 à 12’38 »81. Et c’est une autre aventure triomphale. Pour le patineur de Fiamme Gialle, père du petit Filippo et fils de l’ancien cycliste professionnel Federico, il s’agit de la troisième médaille aux championnats du monde après l’or de la poursuite par équipes, remportée avec Michele Malfatti, huitième au 10 000 m et avec Andrea Giovanni et l’argent au 5000 m, tout cela deux ans avant les Jeux de Milan-Cortina, où il défendra la médaille de bronze de Pékin 2022 sur la distance.
Quelle course
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Ghiotto, avec le directeur Maurizio Marchetto et l’adjoint Matteo Anesi qui dictaient le rythme sur la piste, a interprété la course du mieux qu’il a pu. Il participe à la sixième et dernière série, aux côtés du belge Bart Swings, champion du Mass Start, mais dans la spécialité un facteur relatif. Le bleu, en fait, « rame » seul. Et c’est beaucoup de pagaie. La référence est le Canadien Ted-Jan Bloemen, le médaillé de bronze sortant qui, dans la quatrième série, a terminé en 12’47 »00 et est le meilleur. Davide est sournois jusqu’à 3000, avec un retard de quelques centimes. Puis il se déchaîne. Il le met en pilote automatique et court à 30″ ou un peu plus, avec des pointes même en dessous de la barrière, à une moyenne d’un peu moins de 50 km/h. Son action est fluide, élégante, royale. La glace, sous ses lames, n’a aucun frottement. L’avantage sur Bloemen augmente tour après tour. Il est de 0″74 à 4000, 2″95 à 6000, voire 8″52 à 8000. A deux tours de l’arrivée, à 9200 mètres, il atteint 10″33. Le reste est podium. C’est fait, l’exploit est accompli. L’équipe italienne de patinage long, après avoir brisé le tabou l’année dernière, a remporté pour la troisième fois le titre mondial dans l’épreuve de distance simple.
La fête
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Les notes de l’hymne de Mameli résonnent à l’intérieur de l’Anneau olympique canadien. Sur la troisième marche du podium se trouve un autre athlète local, Graeme Fish (12’48 »61). Les trois ont été décernés par le président de l’ISU, la fédération internationale de patinage, le Sud-Coréen Jae Youl Kim. Les tricolores volent dans les tribunes. Je suis pour Ghiotto. C’est une grande fête.