Le ministère public (OM) a requis douze ans de prison contre l’ancien joueur de cricket pakistanais de 37 ans Khalid Latif, qui voulait provoquer le meurtre de Geert Wilders. Latif a proposé pour cela un montant d’environ 21 000 euros.
Le suspect aurait voulu provoquer le meurtre en 2018 via une vidéo sur internet. Latif a dû répondre de lui-même mardi devant le tribunal ultra-sécurisé de Schiphol, mais ne s’est pas présenté. Un avocat était également absent.
L’OM inculpe Latif pour tentative de meurtre, sédition et menaces. C’est la première fois que le ministère public poursuit quelqu’un à l’étranger pour avoir menacé un homme politique néerlandais.
On ne sait pas si Latif a posté la vidéo lui-même ou si quelqu’un d’autre l’a fait. Mais il est “clair qu’il entendait envoyer ce message au monde”, estime l’OM. “Il s’assoit juste devant le matériel d’enregistrement, parle calmement et directement devant la caméra.”
Un meurtre signifierait une attaque contre l’ensemble de l’État de droit néerlandais
L’OM a souligné que les gens sont prêts à agir réellement. En août 2018, un Pakistanais s’est rendu à La Haye avec l’intention de se débarrasser du président du parti PVV.
Rien n’indique que cette personne se soit inspirée de l’appel de Latif, mais la vidéo a été largement partagée et diffusée à l’époque. Selon le ministère public, cette action aurait signifié non seulement une attaque contre Wilders, mais aussi contre l’ensemble de l’État de droit néerlandais.
Latif est une personne célèbre au Pakistan. Résultat, la police néerlandaise l’a reconnu sur les images. Les Pays-Bas n’ont pas de traité d’extradition avec le Pakistan. En cas de condamnation, le pays n’extradera donc pas Latif vers les Pays-Bas.
Wilders a appelé en mai 2018 la population à envoyer des caricatures du prophète Mahomet. C’est pour cette raison qu’il a reçu de nombreux commentaires haineux et menaces de l’étranger, notamment du Pakistan. Il reçoit encore ces menaces aujourd’hui.
Le leader du PVV a déclaré devant le tribunal qu’il était fortement protégé depuis dix-neuf ans et qu’il ne pouvait plus faire beaucoup de choses de base. “On apprend à gérer cela, mais on ne s’y habitue jamais”, a-t-il déclaré au juge. “Je n’ai pas besoin de pitié, mais je veux que tu comprennes ce que cela signifie pour moi et ma famille.”