L’offre de 7-Eleven est la prochaine étape de la revitalisation des entreprises japonaises


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Au Japon, les chaînes de supérettes ne sont pas seulement des lieux où l’on peut acheter des boulettes de riz et du poulet frit, mais aussi un lieu de prédilection pour les habitants locaux, qu’il s’agisse de retirer de l’argent ou d’imprimer un document. En tant que partie intégrante de la vie quotidienne des Japonais, le rachat de l’opérateur japonais des magasins 7-Eleven par un groupe étranger ne sera pas une tâche facile. Mais les actionnaires de Seven & i sont susceptibles de tirer profit de ce processus.

Le groupe canadien Alimentation Couche-Tard, propriétaire de la marque Circle-K aux États-Unis, a déclaré à Seven & i qu’il souhaitait travailler ensemble pour conclure un accord après que l’opérateur japonais de magasins de proximité a rejeté son offre de rachat initiale de 38,5 milliards de dollars.

Couche-Tard a déclaré qu’elle était confiante de pouvoir financer une prise de contrôle en espèces et qu’elle était prête à vendre des actifs pour obtenir l’approbation des autorités réglementaires. Seven & i a fait valoir qu’il y aurait des préoccupations en matière de concurrence.

Ce refus n’est pas surprenant, compte tenu de l’hostilité historique du Japon à l’égard des rachats étrangers de groupes locaux. Pourtant, les actions de Seven & i ont progressé lundi, portant leur gain à environ un tiers du mois dernier, ce qui donne à l’entreprise une valeur de marché d’environ 40 milliards de dollars. Cette fois-ci, les choses pourraient être différentes.

Une telle transaction serait judicieuse pour Couche-Tard. Elle créerait un leader mondial du commerce de proximité avec plus de 100 000 magasins. Seven & i est particulièrement attrayant pour les acheteurs étrangers, car environ les trois quarts des revenus du groupe proviennent de l’extérieur du Japon, même si le Japon compte plus de magasins 7-Eleven que tout autre pays. La plupart des ventes à l’étranger proviennent d’Amérique du Nord. Aux États-Unis, une transaction créerait le plus grand exploitant de magasins de proximité du pays.

La question de la concurrence sera en effet un élément clé à prendre en compte. Aux États-Unis et au Canada, 7-Eleven exploite, franchise et octroie des licences à plus de 13 000 magasins. En plus de ses magasins 7-Eleven, elle exploite et franchise d’autres marques, dont Speedway, Stripes et Laredo Taco Company. La taille de l’opération, si elle se concrétise – ce qui pourrait être la plus grande acquisition étrangère d’un groupe japonais – implique également un examen minutieux de la part des autorités japonaises.

Pour les investisseurs impatients de Seven & i, la proposition arrive à point nommé. Ses actions se négocient à une valeur d’entreprise de seulement 0,7 fois les ventes à terme. Le groupe a longtemps été confronté à une structure de conglomérat lourde. Les activités de l’opérateur de magasins de proximité s’étendent des services financiers à la gestion d’hôtels et même de parkings souterrains. L’activiste ValueAct Capital a appelé l’année dernière à un changement dans la direction de l’entreprise et à la scission des activités sous-performantes.

Couche-Tard a indiqué qu’elle envisagerait de s’endetter davantage si nécessaire, ce qui laisse penser qu’une offre plus élevée pourrait être présentée. Après les réformes de gouvernance d’entreprise visant à revitaliser la culture d’entreprise au Japon, l’arrivée d’investisseurs étrangers laisse penser que les investisseurs pourraient enfin voir davantage de changements.

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