Comment évolue le poids des femmes enceintes et pourquoi est-ce important ?
«Au début de la grossesse, plus de quatre Flamandes sur dix ont un IMC malsain supérieur à 25. Le nombre de femmes enceintes en surpoids et obèses (IMC supérieur à 30, DD) augmente à une vitesse alarmante : de 34 pour cent en 2013 à 42 pour cent aujourd’hui.
«C’est problématique pour plusieurs raisons. Le surpoids pendant la grossesse augmente le risque de complications et de diabète gestationnel. La proportion de mères diabétiques pendant la grossesse est passée de 3,3 pour cent à 8,9 pour cent. Et le diabète pendant la grossesse entraîne souvent un diabète plus tard dans la vie.
« De plus, le diabète chez la mère augmente le risque d’obésité chez l’enfant. De cette façon, le problème se transmet de génération en génération.
Vous soulignez également une tendance favorable : le nombre d’épistomies ou de « knips » diminue.
« Nous venons d’une époque où les gynécologues coupaient plus systématiquement le périnée pour éviter des dégâts plus importants dus aux larmes. On réalise désormais de plus en plus qu’une déchirure guérit souvent mieux et entraîne moins de complications qu’une coupure, et qu’il est préférable de ne couper que s’il existe des indications claires pour le faire. Par exemple, si le manque d’oxygène menace parce que le bébé ne naît pas assez vite.
« C’est donc une évolution positive que la part du KNIPS soit passée de plus de 50 pour cent en 2013 à 31,9 pour cent en 2022. Cela illustre une tendance vers une obstétrique moins agressive. »
Frappant : la part du KNIS en Flandre est 2,5 fois plus élevée qu’en Wallonie et 1,7 fois plus élevée qu’à Bruxelles. Comment est-ce arrivé?
« Cela pourrait être dû au rôle plus important que jouent les sages-femmes dans l’accouchement dans certaines régions. Depuis un certain temps déjà, ils hésitent à réduire les dépenses. Mais l’explication précise est une question de conjecture.
Les différences entre les maternités sont encore plus grandes : la part des coupures varie de moins de 8 à plus de 61 pour cent.
« Est-ce une conséquence de la politique de certains hôpitaux ? Des recherches plus approfondies sont également nécessaires ici. Nous communiquons leurs résultats à toutes les maternités afin qu’elles puissent évaluer elles-mêmes leurs performances et ce qui pourrait être amélioré.»
Mais cette information n’est pas publique, les femmes ne peuvent donc pas en tenir compte lors du choix d’un hôpital.
« Non, cela a été convenu avec les hôpitaux. Mais je conseille aux femmes d’en discuter avec leur gynécologue. Comment perçoit-il le déroulement d’un accouchement ? Quand est-ce que ça coupe et quand ça ne coupe pas ? À l’UZ Bruxelles, nous rédigeons une charte que les femmes peuvent consulter au préalable et qui donne un aperçu de la politique. D’autres hôpitaux suivent également cet exemple.
La proportion de césariennes et d’accouchements provoqués est en augmentation. Comment est-ce arrivé?
« L’augmentation de la part des accouchements provoqués est principalement due à l’augmentation de l’obésité et des complications associées.
« Les mères vieillissent également et une césarienne est plus souvent nécessaire, surtout chez les femmes de plus de 40 ans. Toute personne ayant déjà eu une césarienne est plus susceptible d’en avoir une plus tard, afin d’éviter une déchirure de la cicatrice dans l’utérus.
« Ici aussi, nous constatons de grandes différences entre les maternités, de 14 à 30 pour cent. Cela s’explique en partie par le fait que certains hôpitaux accueillent davantage de patients à haut risque. Mais dans certains pays au-dessus de la moyenne, ce n’est pas le cas. Il y a donc encore place à amélioration. »