List Dedecker veut revenir : Jean-Marie Dedecker est prêt à régler ses comptes avec l’Open Vld


Jean-Marie Dedecker n’est pas encore prêt pour sa retraite. Si tout va bien, son parti Lijst Dedecker sera relancé dans tout le pays après l’été. Un rival bleu foncé pour la N-VA et un Open Vld en crise.

Stavros Kelepouris et Jérôme Van Horenbeek

A 71 ans, Jean-Marie Dedecker a un dernier exploit politique en tête. Le bourgmestre de Middelkerke est en pourparlers depuis plusieurs mois pour participer aux élections flamandes et fédérales de 2024 avec Lijst Dedecker (LDD). Officiellement, personne ne veut commenter, mais les plans sont confirmés dans la région de Dedecker. LDD sera normalement relancé officiellement après l’été.

Dedecker lui-même garde le bateau à l’écart. « Je ne dirai rien à ce sujet », répond-il brièvement au téléphone. Mais y a-t-il déjà pensé ? « Tu devrais savoir à quoi je pense. » Kick Open Vld sous le seuil électoral, peut-être ? Dedecker rit: « Cela pourrait être l’une des motivations. »

Peter Reekmans, l’une des anciennes figures de proue de LDD, garde également les lèvres serrées. Mais sur sa page Facebook, Reekmans fait allusion depuis un certain temps à un retour de la fête. Ce n’est pas un hasard, dit une source. Les pourparlers sur une relance nationale du LDD sont à un stade avancé. Une poignée de maires auraient déjà apporté leur soutien pour naviguer sous pavillon Dedecker en 2024. Reste à savoir s’ils sauteront vraiment le pas une fois le moment venu.

Dimitri Dedecker – fils de – serait également impliqué dans le projet. Il avait précédemment annoncé qu’il entrerait en politique municipale : en 2024, il participera aux élections locales dans sa ville natale de Nieuport. Dans une interview avec Journal de Flandre Occidentale Dedecker junior a déclaré qu’il était temps de relancer LDD. « Surtout dans notre province. Nous mangerions Open Vld complètement. Mon père est capable de les pousser sous le seuil électoral.

Dedecker a été élu à la Chambre en 2019. Officiellement, il est indépendant, mais Dedecker a obtenu son siège sur une liste N-VA. Pour le parti de Bart De Wever, Dedecker était un électeur reconnaissant, en l’absence de véritables dirigeants en Flandre occidentale.

Dedecker a alors informé son entourage que ce serait son dernier mandat au parlement. Ce n’était même pas son intention de s’absenter du trajet. L’intention était que son groupe Joren Vermeersch lui succède au cours de la législature. Mais Dedecker est resté sur place. « Cette attention à la Chambre chaque semaine est trop tentante pour Jean-Marie », explique un initié.

Grève : Ignace Vandewalle, l’assistante parlementaire de Dedecker, mène la résistance en Flandre occidentale contre la ligne à haute tension Ventilus. Dans les plans du Premier ministre flamand Jan Jambon et du ministre flamand Zuhal Demir (tous deux N-VA), cela sortirait largement du sol. Vandewalle est le visage d’Involte, un groupe de dix entreprises qui s’opposent à cette trajectoire aérienne.

Réception du Nouvel An de LDD en 2011.Photo BELGA

Salle de maquillage

Au sein de la N-VA, il y a peu à dire sur une éventuelle résurgence du LDD. « Nous verrons », dit-il laconiquement. En tant que pousseur de liste indépendant, Dedecker a reçu plus de 40 000 votes de préférence lors des élections fédérales de 2019. Avec ce score, il n’avait qu’à laisser passer l’ancien président du sp.a John Crombez, le chef du CD&V Hendrik Bogaert et le chef du parti N-VA Sander Loones. Il devance de peu Vincent Van Quickenborne (Open Vld), entre autres.

Loones a entre-temps accru la notoriété de sa propre marque grâce à un travail d’opposition solide comme le roc. Cependant, tout le monde au sein de la N-VA ne semble pas à l’aise avec cela. Sans Dedecker, un canon vocal est perdu. Plus encore : alors il donnera à la N-VA une concurrence supplémentaire à droite dans une province où le Vlaams Belang est également en hausse.

Il n’y a pas que la N-VA qui devrait s’inquiéter : Open Vld gardera également un œil sur l’arrivée d’un nouveau rival à droite. Les libéraux sont plus mauvais que jamais dans les sondages et le départ du président Egbert Lachaert a plongé le parti dans une profonde crise de confiance. Open Vld se débat ouvertement avec le choix entre le bleu clair de Vivaldi et le bleu foncé de ses supporters traditionnels.

C’est précisément là que Dedecker voit une lacune dans le marché électoral. Et la chance de régler un compte exceptionnel avec les libéraux.

Cela fait seize ans que Dedecker a fondé LDD. Cela s’est produit à l’époque après un véritable drame de la Wetstraat. L’ancien entraîneur de judo et taille-crayon bleu foncé Dedecker a été mis à la porte pour la première fois à l’Open Vld. Après une succession d’émeutes, le président de l’époque, Bart Somers, l’a accusé d’être un « incorrigible querelleur et profanateur de déchets ».

Par la suite, Dedecker a trouvé un refuge politique avec le parti de Bart De Wever. Ou alors il semblait. CD&V, alors partenaire du cartel de la N-VA, y a opposé son veto : avec Dedecker, il ne pouvait plus y avoir de cartel. Il en est résulté l’image légendaire de De Wever et Dedecker qui se croisent dans la salle de maquillage de la VRT. Dedecker a refusé de serrer la main de De Wever.

Le Flamand de l’Ouest a alors conquis seul la Wetstraat. Aux élections fédérales de 2007, le parti a remporté 6,5 % et 5 sièges au parlement d’un seul coup. À l’approche des élections de 2009, le LDD a même obtenu plus de 16 %, bien que le parti ait finalement stagné à 7,6 %.

Puis la décadence s’est installée. Une série de luttes internes a conduit à l’exode du parti. En 2014, Lijst Dedecker a complètement disparu du parlement. Ce n’est que localement que la marque a survécu dans une poignée d’endroits.



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