L’Iran a mené mardi soir des attaques de missiles et de drones au Pakistan. Selon les autorités pakistanaises, deux enfants ont été tués et deux femmes et une adolescente ont été blessées. Les agences de presse internationales en parlent. Selon les médias officiels iraniens, les attaques ont été menées par les Gardiens de la révolution paramilitaires iraniens et ont ciblé des bases du groupe militant sunnite Jaish al-Adl. Le Pakistan qualifie cette action de « totalement inacceptable » et met en garde contre les répercussions.
L’attaque a eu lieu dans la province du Baloutchistan, au sud-ouest du Pakistan. Six drones et missiles ont frappé des maisons qui, selon le groupe militant, abritent des enfants et des épouses de combattants.
Plus tôt cette semaine, les Gardiens de la révolution iraniens ont également attaqué des cibles en Irak et en Syrie. Il s’agirait notamment de représailles contre l’État islamique, qui a revendiqué un double attentat suicide dans la ville iranienne de Kerman au début du mois. Au moins quatre-vingt-dix personnes ont été tuées. En Irak, un centre d’espionnage des services secrets israéliens a été pris pour cible.
Une zone frontalière en difficulté
Jaish al-Adl, également connu sous le nom d’Armée de la justice, est un groupe sunnite fondé en 2012 qui opère en grande partie à la frontière irano-pakistanaise. Jaish al-Adl a déjà revendiqué des attaques sur le sol iranien et kidnappé la police des frontières iranienne. L’Iran parle donc de groupe terroriste anti-iranien. L’Iran a déjà combattu les militants dans les zones frontalières, mais une attaque de roquettes et de drones contre le Pakistan comme celle de mardi soir est sans précédent, rapporte l’AP.
Le Pakistan a qualifié l’attaque de mardi de « violation non provoquée » de son espace aérien. Cette violation « pourrait avoir de graves conséquences », a déclaré mercredi matin le ministère pakistanais des Affaires étrangères, selon AP. « Le Pakistan a toujours déclaré que le terrorisme constituait une menace commune pour tous les pays de la région et qu’elle nécessitait une action coordonnée. De tels actes unilatéraux ne sont pas compatibles avec les relations de bon voisinage. Le Pakistan affirme avoir déposé une protestation auprès de Téhéran.