Le ministre iranien des Affaires étrangères a appelé samedi à une « réponse réaliste » des États-Unis aux propositions iraniennes lors des négociations à Vienne pour relancer l’accord nucléaire de 2015 entre les puissances mondiales de Téhéran. Ceci est rapporté par les médias d’État iraniens.

Les négociations indirectes à Vienne entrent dans leur troisième jour, mais peu s’attendent à ce que les parties parviennent à un compromis aujourd’hui. Pendant ce temps, l’Iran poursuit un programme controversé d’enrichissement d’uranium.

« Hossein Amirabdollahian… a souligné la nécessité d’une réponse réaliste des États-Unis aux propositions constructives de l’Iran sur diverses questions pour que l’accord fonctionne », ont rapporté les médias d’État, sans fournir de détails sur ces propositions.

Les pourparlers indirects entre Téhéran et Washington ont repris jeudi dernier à Vienne avec une rencontre entre le négociateur nucléaire en chef de la République islamique, Ali Bagheri Kani, et le coordinateur au nom de l’Union européenne, Enrique Mora.

Accord nucléaire

Il reste peu de choses du pacte de 2015 entre l’Iran et les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, la Russie et la Chine. Dans l’accord, ces parties se sont engagées à lever les sanctions contre Téhéran en échange de la réduction des activités d’enrichissement iraniennes, dont l’Occident craint qu’elles ne produisent des bombes atomiques.

En 2018, le président américain de l’époque, Donald Trump, s’est retiré du pacte et a de nouveau imposé de sévères sanctions. En réponse, l’Iran – qui affirme que son programme nucléaire est destiné à la production d’électricité et à d’autres fins pacifiques – a violé l’accord de plusieurs manières, notamment en reconstituant des stocks d’uranium enrichi.

Des traces inexpliquées d’uranium

Les médias iraniens ont suggéré qu’un point d’achoppement pourrait résider dans le refus de l’Iran de s’occuper des traces présumées inexpliquées d’uranium. C’est ce qu’exige l’organisme de surveillance nucléaire de l’ONU, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). L’Iran estime que le pacte rend les applications militaires de son programme nucléaire impossibles par définition.

En juin, l’AIEA a adopté une résolution critiquant l’Iran pour ne pas avoir expliqué les traces d’uranium trouvées sur des sites non déclarés. En vertu du pacte, le régime de Téhéran doit divulguer et ouvrir tous les sites ayant des activités nucléaires aux inspections de surveillance. Mais un haut responsable du président iranien a déclaré que l’Iran exigeait que la question soit résolue avant de pouvoir parler de renforcement des règles du pacte.

Vendredi, les parties européennes à l’accord ont exhorté l’Iran « à ne pas faire de demandes irréalistes en dehors du cadre de l’accord de 2015 ». Dans la déclaration, les Européens soulignent l’importance des contrôles de sécurité de l’AIEA susmentionnés. « L’Iran doit prendre la décision maintenant, tant qu’il le peut encore. »

Gardien de la Révolution

En juin, Reuters a rapporté que Téhéran avait abandonné un point de discorde majeur : la demande de retirer les Gardiens de la révolution – l’armée d’élite iranienne – d’une liste de sanctions américaines. L’agence de presse s’est appuyée sur des sources iraniennes et européennes.

Thunder, un haut responsable iranien, a de nouveau suggéré que la question n’était peut-être plus un point d’achoppement : « Nous avons nos propres propositions qui seront discutées lors des pourparlers à Vienne, comme la suppression progressive des sanctions contre les gardiens de la révolution ».

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