L’interdiction de chauffage va coûter très cher, le gouvernement le calcule bien

Par Gunnar Schupelius

Le gouvernement veut montrer par des chiffres qu’une pompe à chaleur est moins chère que le gaz et le mazout. Mais à y regarder de plus près, ce calcul n’est pas très convaincant, estime Gunnar Schupelius.

A partir de 2024 (dans sept mois et demi) l’installation de systèmes de chauffage au fioul et au gaz sera interdite sauf s’ils sont associés à des pompes à chaleur. C’est ainsi que le souhaite le ministre fédéral de l’Économie Robert Habeck (Verts). Le Bundestag doit être d’accord.

En attendant, le ministère de l’Économie promeut l’interdiction de chauffage avec des calculs toujours nouveaux. Fin avril, une porte-parole a présenté ces chiffres à la demande des journalistes : Au total, 9,157 milliards d’euros devraient être investis dans de nouveaux systèmes de chauffage à l’échelle nationale à partir de 2024.

Vraiment beaucoup d’argent, mais ce n’est fondamentalement pas un problème du tout, car les systèmes avec pompes à chaleur permettraient d’économiser au total 11,014 milliards d’euros en frais de chauffage à l’échelle nationale. Ces économies ne prennent pas effet immédiatement, mais uniquement « sur la durée de vie supposée de 18 ans ». Au final, le bilan était positif, a précisé la porte-parole.

Elle a ajouté que ce calcul avait été fait sans financement de l’État. Si cela est ajouté, ce qui est prévu, les pompes à chaleur « s’amortiront encore plus rapidement ».

Cela semble convaincant, mais ce calcul comporte trois pièges.

D’abord il n’y a pas d’argent dans le budget fédéral pour la promotion des thermopompes. Cela nécessiterait d’énormes sommes d’argent des contribuables dont personne ne sait où les obtenir.

Deuxièmement le prix de l’électricité n’est pas mentionné. Les pompes à chaleur consomment beaucoup d’électricité. Ils ne rapportent que si l’électricité n’est pas trop chère. En Allemagne, le prix de l’électricité ne cesse d’augmenter, il a doublé en dix ans et se situe désormais à plus de 30 centimes au sommet du monde. Le prix de l’électricité ne cesse d’augmenter, c’est pourquoi le gouvernement veut offrir une subvention à l’industrie pour l’empêcher de partir. Les propriétaires et les locataires ne peuvent pas migrer, ils ne peuvent donc pas obtenir d’électricité bon marché.

Troisième l’avantage de prix supposé des pompes à chaleur par rapport au gaz et au fioul ne survient que parce que le gaz et le fioul sont artificiellement rendus plus chers avec le soi-disant « prix du CO2 » (depuis 2021). 30 euros sont exigés par tonne de CO2 produite par la combustion du gaz et du fioul, et d’ici 2026 il devrait être de 65 euros, après quoi cette taxe devrait encore augmenter.

Donc si vous augmentez artificiellement le prix du chauffage traditionnel, la pompe à chaleur apparaît moins chère en comparaison. Et si vous ignorez la hausse des prix de l’électricité, les prévisions semblent encore meilleures.

Vous n’êtes pas obligé de mentir, vous pouvez également embellir les chiffres en les omettant. C’est exactement la méthode du ministère fédéral de l’Économie.

Cette méthode n’est pas fiable et contribue à la perte de confiance des gens dans le gouvernement.

Gunnar Schupelius a-t-il raison ? Appel : 030/2591 73153 ou e-mail : [email protected]

Lisez toutes les chroniques de Gunnar Schupelius ici



ttn-fr-27