Aucune des deux solutions ne semble satisfaisante, pour différentes raisons : en quel sens dit-on que l’IA s’est trompée ? Nous avions des attentes quant au type de chanson qu’Elvis pourrait produire, et ces attentes n’ont pas été à la hauteur.
Mais qu’est-ce qui a déterminé nos attentes ? Qui sommes-nous pour juger ? Alors que nous faisons de plus en plus aveuglément confiance aux choix de l’IA, ne pourrait-on pas se résigner, dire que l’IA a bien fait son travail, et saluer cette extension créative du style d’Elvis ? Mais quelque chose ne nous convainc pas…
Ce qui est encore moins satisfaisant est le fait que les deux côtés de l’alternative sont plausibles et qu’il n’existe pas de moyen simple de décider.
entre eux.
Pensez, en revanche, à un cas dans lequel l’alternative est plausible mais peut finalement être tranchée. Un point noir apparaît devant vos yeux : y a-t-il une mouche dans votre assiette ou une tache sur vos lunettes ? Il suffit de bouger un peu la tête sur le côté pour le savoir : si le point bouge par rapport à l’assiette, vous aviez des verres sales, s’il ne bouge pas, c’est quelque chose dans l’assiette. Il existe ici un horizon factuel qui résout l’ambiguïté. Mais il n’existe pas d’horizon factuel qui dissipe l’erreur (quelle erreur ?) et donc décide de la créativité dans le cas d’Elvis.
Nous pouvons varier notre expérience de pensée de plusieurs manières. Supposons que la société d’Elvis publie un disque contenant ce qui est considéré comme une découverte d’archives, une chanson d’Elvis enregistrée de son vivant et dont la cassette, nous dit-on, a été perdue.