L’inspiration vient de Singapour : pourquoi Bart De Wever (N-VA) produit un film électoral « old school » de 7 minutes


Court, plus court, plus court. La raison pour laquelle TikTok et Instagram Stories sont si populaires, notamment auprès des jeunes, est la durée des vidéos présentées. Ils sont si concis, ne durent généralement pas plus d’une demi-minute, que notre capacité d’attention ne se ralentit pas. Ce qui nous fait regarder un peu plus longtemps. De nombreux hommes politiques en raffolent : de Jos D’Haese (PVDA) à Tom Van Grieken (Vlaams Belang).

Il est clair depuis un certain temps que De Wever n’est pas le plus grand fan de l’ère des médias sociaux. Qui sait, cela a peut-être joué un rôle dans sa décision de lancer lundi la « pré-campagne » pour les élections de 2024 avec un vieille école monologue de sept minutes dans lequel il explique de manière assez détaillée, accompagnée de graphiques, la position économique de la N-VA.

Mais la principale raison de cette approche est ailleurs.

Depuis la défaite électorale de 2019 face au Vlaams Belang, la N-VA a clairement compris qu’il était très difficile de retenir durablement les électeurs d’extrême droite. Au centre, il y a davantage d’opportunités électorales pour ce que De Wever lui-même aime décrire comme un parti populaire conservateur de droite. C’est là que la N-VA s’engage également pleinement en ce sens dans sa pré-campagne, qui porte le slogan « Pour la prospérité flamande ».

Une image figée du film électoral de Bart De Wever.Image RV

Règles de base

En termes de contenu, De Wever souligne dans sa vidéo quatre nouvelles « règles empiriques » de la N-VA : mettre de l’ordre dans le budget, rendre la politique sociale plus équitable, réduire les impôts et investir dans l’innovation. Ce que les nationalistes flamands veulent mettre sur la table fédérale après les élections de 2024 apparaît clairement. « C’est la voie vers la réussite économique que l’histoire montre. »

Au siège du parti, il est précisé que la vidéo de De Wever est un résumé d’un discours plus long qu’il prononce régulièrement. « Pour les règles empiriques, il s’inspire de l’autobiographie de Lee Kuan Yew. Cet homme est considéré comme le fondateur du Singapour moderne. Sous sa direction, Singapour est rapidement devenue l’un des pays les plus prospères d’Asie », peut-on lire.

Le format est lié aux discours électoraux traditionnels des hommes politiques américains dans les années 80 et 90. « À l’époque, il était de tradition pour les hommes politiques d’acheter une demi-heure de temps d’antenne pour expliquer leur vision. Nous constatons déjà que de nombreuses personnes ne font pas le trajet de sept minutes.»

Frappant : De Wever associe ses nouvelles règles empiriques à une réforme institutionnelle du pays. En même temps, il utilise peu le langage combatif flamand dans sa vidéo. Le mot « confédéralisme » n’est pas utilisé. Il est clair depuis un certain temps que cette réorganisation controversée de la Belgique au sud de la frontière linguistique compte peu de partisans. La N-VA semble donc garder ses options ouvertes.

Le siège du parti affirme que l’absence du mot confédéralisme dans la vidéo n’est pas délibérée. Aucune manœuvre. Dans un communiqué de presse, De Wever déclare également : « Pour réformer la politique (…), nous devons nous débarrasser de l’illusion que cela est encore possible dans le cadre de la structure belge actuelle. »

La pré-campagne de la N-VA sera promue dans les semaines à venir avec 400 affiches, près de 5 000 panneaux et banderoles de jardin, ainsi que des publicités numériques sur les sites d’information et les réseaux sociaux.



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