L’innovation agricole doit être abordable sans plus gros bétail

Les agriculteurs doivent pouvoir investir dans l’innovation, sans avoir à récupérer cet investissement en développant leur cheptel. De nombreux producteurs laitiers lient désormais les investissements dans, par exemple, les étables laitières à faibles émissions aux économies d’échelle. “C’est logique, car sinon ils ne pourront pas obtenir le financement, mais je pense vraiment que c’est une erreur du système”, déclare la ministre Christianne van der Wal (Nature et Azote).

Selon elle, les agriculteurs devraient avoir un tel revenu, afin qu’ils puissent faire des investissements sans avoir besoin d’une augmentation d’échelle (plus de bétail), selon la ministre. Dans les plans que le cabinet est en train d’élaborer pour offrir une perspective aux agriculteurs, “nous devons examiner cela de près”, a déclaré Van der Wal. Le cabinet souhaite que les émissions d’azote soient divisées par deux d’ici 2030 par rapport à 2019.

En plus de réduire le bétail, le gouvernement recherche expressément des solutions innovantes, telles que des écuries à faibles émissions, pour atteindre cet objectif. Cependant, il n’est pas certain qu’ils tiennent leurs promesses dans la pratique. Selon les règles européennes de protection de la nature, cette certitude est une condition dure lors de l’octroi de permis nature, a déclaré le Conseil d’État dans plusieurs arrêts cette semaine. C’est pourquoi le plus haut tribunal a exclu l’expansion d’un certain nombre de fermes laitières, réalisant que “cela compliquera davantage l’octroi de licences dans le secteur laitier”. Mais parce que les Pays-Bas se sont engagés à respecter les règles européennes de conservation de la nature, cela doit être mis en œuvre, a souligné la plus haute juridiction.

Les permis qui ont maintenant été délivrés pour étendre le bétail – parce qu’il y a une grange à faibles émissions – sont irrévocables, dit Van der Wal. Dans le cas de procédures d’autorisation encore en cours, les agriculteurs doivent se demander s’ils souhaitent les poursuivre. “C’est un très gros investissement.” Selon le ministre, de nombreuses considérations jouent désormais un rôle, comme la zone où l’agriculteur a son entreprise, et aussi s’il existe déjà des plans spécifiques à cet égard.

Elle met en garde les agriculteurs contre les désinvestissements, maintenant qu’au moins deux types d’écuries à faibles émissions émettent plus d’azote que ne le dit le fabricant. Les agriculteurs doivent être sûrs que la réduction des émissions peut effectivement être enregistrée et que les objectifs fixés pour l’eau et le climat sont également atteints, souligne Van der Wal.

Malgré le jugement sur les écuries à faibles émissions qui émettent plus que promis, le ministre est convaincu qu'”il reste beaucoup de place pour l’innovation, également dans l’approche du dossier de l’azote”.



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