L’Indonésie criminalise le sexe et la cohabitation hors mariage

Des peines de prison allant de six mois à un an peuvent être prononcées pour ces « crimes ». L’insulte au président et aux institutions gouvernementales sera également punissable.

Les organisations de défense des droits de l’homme considèrent le nouveau code, qui entrera en vigueur en 2025, comme une grave restriction des droits et libertés dans ce pays traditionnellement tolérant et comme un pas vers l’intégrisme islamique. Ils craignent également que la vie des personnes LGBTQ+ ne soit rendue plus difficile. Lundi, des manifestations contre les changements proposés ont eu lieu dans diverses villes indonésiennes.

Les organisations professionnelles ont également exprimé leurs préoccupations. Ils craignent que les articles, qui s’appliquent également aux étrangers, n’aient des conséquences sur le tourisme et ne rendent également l’Indonésie moins attrayante pour les expatriés. Afin d’accommoder quelque peu les milieux d’affaires et les parlementaires critiques, il a donc été inscrit dans les textes sur le sexe et la cohabitation hors mariage que seuls les conjoints, les parents ou les enfants peuvent signaler le crime.

« L’ancien code appartient à l’héritage néerlandais (…) et n’est désormais plus d’actualité », a déclaré Bambang Wuryanto, chef de la commission parlementaire responsable de la révision du code.

L’Indonésie, le plus grand pays à majorité musulmane du monde, a connu une augmentation du conservatisme religieux ces dernières années. Cependant, la discussion sur un nouveau code criminel dure depuis des décennies. L’ancien code de droit remonte à l’époque où l’Indonésie était une colonie hollandaise. En 1945, la population s’est révoltée contre le dirigeant néerlandais, ce qui a conduit à une lutte sanglante qui s’est terminée en 1949 avec la reconnaissance de l’indépendance de l’Indonésie.