L’incident physique entre les vice-premiers ministres Vandenbroucke et Van Quickenborne intensifie encore la crise gouvernementale


Le gouvernement fédéral a eu une très mauvaise semaine. Vendredi matin, le noyau dur du cabinet s’est de nouveau penché sur la question de la confiance autour de la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib (MR). Les partis de gauche de la coalition veulent qu’elle s’excuse pour la manière très sélective dont elle a informé le Parlement de l’octroi de visas à une délégation iranienne à Bruxelles.

Le vice-Premier ministre David Clarinval a proposé vendredi que le cabinet principal rédige conjointement un texte que Lahbib pourra lire lundi à la commission des relations extérieures de la Chambre. Cela clôturerait l’affaire. Pour PS, Ecolo et Groen c’est plus qu’insuffisant. Lahbib elle-même doit faire son mea culpa au parlement et donner un signal clair qu’elle a fait une erreur et qu’elle respectera mieux le parlement à partir de maintenant.

Mais Clarinval a précisé que le texte est une exigence importante pour avancer. Faute d’accord, il a menacé de s’absenter ce week-end de l’important conclave gouvernemental sur la réforme fiscale – même si l’étau aurait entre-temps mis cette idée de côté.

Cela montre à quel point les nerfs du gouvernement sont tendus. « Mais je le comprends : vous ne pouvez pas vous attendre à ce que nous parlions d’un dossier aussi difficile avec l’épée de Damoclès au-dessus de nos têtes », résonne-t-on sur un cabinet Vivaldi.

Ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (En avant).Photo BELGA

Dans ce contexte, un incident survenu plus tôt cette semaine a également été divulgué vendredi. Lors de la réunion du core cabinet mercredi, il y a eu un affrontement entre deux vice-premiers ministres : Vincent Van Quickenborne (Open Vld) et Frank Vandenbroucke (Vooruit).

Après des heures de discussions animées sur Lahbib, Van Quikenborne était sur le point de partir, alors qu’il discutait d’un dossier important pour Vandenbroucke et qui traînait depuis des mois. Le socialiste lui a saisi le bras pour l’empêcher de partir. « Il y a bien eu un incident et je ne vais pas m’y attarder à la légère », déclare Van Quickenborne lui-même. On peut entendre Vandenbroucke que le socialiste s’est immédiatement excusé.

Selon les personnes présentes, Vandenbroucke « a vraiment franchi un cap. Vous laissez physiquement vos collègues seuls. Un vice-Premier ministre : « Cela ne se fait pas, et Frank a parfois des crises de colère. Une limite physique a été franchie, mais ce n’était pas une agression. Aux Seize, il a été brièvement envisagé de nommer un médiateur, mais cette option a déjà été retirée de la table.

Sur un autre cabinet, il semble que ce n’est « pas juste » comment cela se passe maintenant. Comprenez : il pourrait aussi être utile pour les libéraux de souligner l’incident, de détourner l’attention de la question de Lahbib. En tout cas, force est de constater que les relations mutuelles sont loin d’être idéales pour aborder ce week-end un dossier gouvernemental crucial.

De Croo : « inadmissible »

Le Premier ministre Alexander De Croo qualifie l’incident entre Van Quickenborne et Vandenbroucke « d’inadmissible et dit « regretter profondément ce qui s’est passé mercredi soir ». Hier et aujourd’hui, il a eu des conversations avec Van Quickenborne et Vandenbroucke, individuellement et ensemble, dit-il.

Dans sa réponse, De Croo souligne « l’importance d’une manière respectueuse et professionnelle de traiter les uns avec les autres, également lors de discussions de fond où il est légitime que des positions de fond différentes soient prises ». « Ce qui s’est passé mercredi soir n’est pas permis et n’est pas conforme à une manière professionnelle de traiter les uns avec les autres », dit-il.

Dans le même temps, les deux ministres sont en pourparlers et ont indiqué qu’ils « veulent transcender l’incident et garder la tête froide », ajoute le Premier ministre. Le porte-parole de Vandenbroucke a déjà souligné que le socialiste avait présenté ses excuses à Van Quickenborne.

Vandenbroucke : « Aucune frontière franchie »

Vandenbroucke a répondu à l’incident devant les caméras de VTM News ce soir. Selon lui, il a déjà présenté ses excuses à Van Quickenborne, mais il a nié « avoir fait une erreur ». Il l’a qualifié de « non-sens complet » que des sources affirment qu’il s’est passé plus « que de mettre une main sur son bras ».

« Ce fut une discussion animée, comme cela arrive souvent. A un certain moment, mon collègue Vincent a voulu quitter la salle, alors que je discutais encore très vigoureusement et que je lui ai posé la main sur le bras. Comme, ‘Attendez une minute, je suis toujours occupé.’

« Je n’ai absolument franchi aucune frontière », a conclu Vandenbroucke.



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