« L’honneur de la fonction militaire ébranlé »: le ministre Dedonder licencie une sous-officier soupçonnée de prise d’otage et d’agression

Les faits se sont déroulés à l’été 2020. Une jeune femme sous-officier, qui travaille à la caserne de Melsbroek, a attiré un « ami » dans une embuscade avec quatre autres, dont deux militaires. La victime aurait dérobé 100 000 euros à l’un d’eux. Ils invitent l’homme à une fête à Philippeville. Arrivé sur place, ils l’accusent de vol. L’homme nie, mais ils ne s’arrêtent pas là.

Dans la maison du jardin, l’homme est ligoté, menacé et battu pendant des heures. Plus tard, la sous-officier avoue avoir saisi la victime par la gorge afin que quelqu’un d’autre puisse verser de l’eau sur son visage « pour lui donner l’impression qu’il se noyait ». « C’était pour le stresser un peu, comme quand on met la tête de quelqu’un dans le noir, disons dans un sac en toile de jute. Ce n’est pas pour l’étouffer, mais pour lui faire pression, le stresser », a déclaré la jeune femme militaire au juge d’instruction.

Plus tard, ils se rendent dans la maison de la victime pour chercher l’argent, mais en vain. Finalement, l’homme est relâché. Il a ensuite porté plainte auprès de la police de Libramont. Il a dû subir une intervention chirurgicale au tympan, entre autres, et est aussi mentalement très impressionné.

10 ans de prison

Le sous-officier et les quatre autres sont arrêtés, soupçonnés de traitements inhumains, de prise d’otage et d’agression. En janvier, le ministère public a requis une peine de 10 ans de prison contre les cinq prévenus devant le tribunal correctionnel de Namur, et ils seront condamnés le 14 juin.

La ministre de la Défense Ludivine Dedonder n’attend pas ce verdict et décide fin mars de retirer le sous-officier du service. Dans sa décision, la ministre a souligné l’extrême gravité des faits. « Le comportement du premier sergent a gravement ébranlé la confiance que le public devrait accorder aux forces armées et a gravement porté atteinte à la dignité et à l’honneur de la fonction militaire. Son comportement est indigne de la qualité d’un soldat », a-t-il déclaré.

Le militaire a contesté sa révocation auprès du Conseil d’État, qui a décidé de suspendre provisoirement la sanction disciplinaire en attendant le verdict. Selon le Conseil d’État, il a fallu beaucoup trop de temps avant qu’une décision ne soit prise pour licencier le sous-officier. Dans l’attente du verdict et de l’arrêt définitif du Conseil d’Etat, le sous-officier reste donc au service de l’armée belge.



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