L’exposition arrive à Rovigo "Henri Cartier-Bresson et l’Italie". Le grand photographe français aimait ce pays : les rues, les places, les voix des enfants, l’ombre des lieux, des maisons et des objets. Sur scène, c’est un voyage sentimental de pure photographie.


NonJe ne sais pas si c’est à l’image d’une petite fille qui, au début des années 50, traverse une rue du cœur de Rome avec une lourde cruche dans les bras ou sous le profil d’une femme traversant un pont, ou parmi les dockers ou dans la géométrie des escaliers et des femmes ou dans les vides comblés par les enfants, je ne sais où se cache l’art d’Henri Cartier-Bresson.

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Vraiment, je ne sais pas. Mais je connais la grandeur absolue de ce maître qui il a photographié avec une passion authentique pendant presque toute sa longue et intense vie.

Le démiurge photographe

Il applique à la photographie de rue une rigueur que personne jusqu’alors n’avait adoptée de manière aussi systématique. Il est le conteur d’un sièclece magnifique et terrible 20ème siècle, il est le voyageur curieux, l’observateur attentif, le démiurge photographe.
Dans les années folles du photojournalisme, les années 80 et 90 – ceux qui y ont vécu s’en souviendront – on discutait du style de Sebastião Salgado (avant la saison des pingouins) et de James Nachtwey. Deux manières de photographier s’opposent, toutes deux extrêmement lyriques, mais profondément différentes.

Comme les Beatles et les Rolling Stones

C’était un peu comme la question de savoir qui préférait les Beatles ou les Rolling Stones. Si pour la musique il est encore difficile de choisir entre ces deux géants, pour la photographie, alors comme aujourd’hui, personnellement je choisirais toujours et seulement Henri Cartier-Bressonm’éloignant du contraste entre les deux photographes épiques.
Le HCB, comme on l’appelle souvent, ne peut être comparé à personne, il n’a jamais été en concurrence avec qui que ce soit. Dès le début – il avait 24 ans lorsqu’il a acheté son premier Leica – il a su traverser des mondes et des cultures, arrivant parfois par hasard dans une ville pour rendre célèbre le saut par-dessus une flaque d’eau ou documenter des événements qui ont déterminé le monde tel que nous le connaissons. voyez-le aujourd’hui.
Humanité et géométries des ombres, maîtrise du cadrage, précision chirurgicale, amour du détail, rejet de l’approximation. Légèreté et profondeur cohabitent dans le regard de cet artiste qui a consacré sa vie prolifique à l’image, à travers la photographie et la peinture.

© Henri Cartier-Bresson. Abruzzes, Scanno. 1951.

Magnum Photos est né

Non seulement un artiste, mais aussi l’architecte de cette fantastique aventure qui s’est déroulée là Magnum. En 1947 avec Robert Capa, David Semour, George Rodger Et William Vandivert, il a fondé la célèbre agence qui sauvegardera le patrimoine des plus grands photographes du monde pour les décennies à venir et formera de nouvelles générations d’artistes, devenant ainsi un laboratoire expérimental des langages et des critères de la photographie contemporaine. Essentiel.

L’oeil du siècle

Il a été surnommé l’œil du siècle et il n’est en effet pas exagéré de le qualifier ainsi. Il nous a laissé un héritage inestimable qui comprend également de nombreux voyages dans notre pays qui mettent pour la première fois en lumière la relation profonde de ce grand auteur français avec l’Italie. Depuis les années 1930, pendant quatre décennies, le maître incontesté a voyagé, fixant des images inoubliables dans la mémoire collective. Il n’y a jamais rien de redondant ou d’ennuyeux, rien qui ne soit mémorable à sa manière. Aujourd’hui, une exposition célèbre cette longue observation qui embrasse le nord, le sud et les îles en 160 images et regorge de documents et de publications qui montrent une Italie comprise et aimée.

Pour un face-à-face avec Henri Cartier-Bressonne manquez pas le documentaire récupéré aujourd’hui par RAI. Les textes sont de Giorgio Bocca et mis en scène par Nelo Risi, deux géants, c’était en 1964 et l’oeil du siècle parle de lui et de la photographie avec Romeo Martinez.

Pour étudier sa poétique, quelques livres aident : en italien de Livres de contraste on le trouve assez. Les francophones et anglophones peuvent consulter le site Internet Delpire, ami et son éditeur historique.

L’Italie à l’honneur

L’exposition est à Rovigo, Palais Roverella, du 28 septembre 2024 au 26 janvier 2025. Réalisé en collaboration avec Fondation Henri Cartier-Bresson de Paris et la Fondation CAMERA – Centre Italien de Photographie à Turinest organisée par Clément Chéroux et Walter Guadagnini, directeurs des Fondations respectives. Le catalogue est précieux Dario Cimorelli Editeur avec des contributions textuelles et des reproductions de publications, en plus des œuvres exposées.

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