L’ex-biathlète Kati Wilhelm sur les grands adieux et la saison



entretien

Statut : 20.03.2023 14h58

Kati Wilhelm parle à la fin de la saison des adieux au sport de haut niveau, des grands pas, des jeunes talents et des inquiétudes concernant les jeunes talents.

spectacle sportif : Kati Wilhelm, après plus d’une décennie en tant qu’athlète de compétition, puis plus d’une décennie en tant qu’experte en télévision de biathlon, c’était la première saison où vous n’étiez pas si proche. Quel rapport as-tu encore avec le biathlon ?

Katie Wilhelm : C’était aussi un si bel hiver. J’avais plus de temps pour faire de l’exercice avec les enfants et profiter de la vie de famille. Je fais aussi du bénévolat dans le club et dans l’Association de ski de Thuringe, donc je suis toujours très proche du sport, mais maintenant plus ancré dans la jeune génération. Et avec un peu plus de distance, on peut suivre les courses un peu plus sereinement qu’avant.

spectacle sportif : Vous avez toujours des liens avec l’Association allemande de ski par l’intermédiaire de votre mari (Andreas Emslander, technicien de ski en chef DSV, ndlr). Êtes-vous toujours en contact avec des athlètes vous-même ?

Guillaume : Moins, bien sûr, je le remarque aussi parce que je suis absent plus longtemps. Il n’y a maintenant presque personne qui a couru à mon époque. Mais je suis toujours en contact avec d’anciens collègues. Et lors des championnats du monde à domicile à Oberhof, nous en avons profité pour nous rencontrer. Pour nous, c’est comme une sorte de réunion de classe.

spectacle sportif : Les championnats du monde se sont déroulés à votre porte et ont été un grand moment fort : avez-vous parfois encore envie d’aller vous-même au départ ?

Guillaume : C’est bien sûr très loin. Mais bien sûr, quand on est dans l’ambiance, je repense à mon époque – c’était vraiment cool. Mais c’était aussi incroyablement intense et épuisant. C’est du passé maintenant et je suis fier de ce que j’ai accompli. Et j’apprécie vraiment cela parce que je sais à quel point il faut travailler dur pour être là-haut un jour. Mais j’y ai mis un terme.

spectacle sportif : Après cette saison, Denise Herrmann-Wick met également le crochet derrière sa carrière. Comment était-ce pour vous d’arrêter à l’époque ?

Guillaume : C’est spécial de mettre fin à une carrière aussi longue et couronnée de succès. Elle l’a annoncé relativement tard. Mais je pense que c’est très bien qu’elle fête ses adieux ici à Oslo, son endroit spécial sur terre, et qu’elle puisse en profiter. Bien sûr, elle s’y sera préparée mentalement et moralement. C’est important aussi. J’ai fait mon dernier tournage avec une feuille blanche, alors j’ai pensé que je pouvais arrêter maintenant.

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spectacle sportif : Denise Herrmann-Wick a apporté une grande contribution au biathlon allemand, surtout ces dernières années. Quel vide laisse-t-elle ?

Guillaume : Chaque fois que quelqu’un de grand s’arrête, la question se pose de savoir quelle est la taille de l’écart. Mais on voit qu’avec Hanna Kebinger, Sophia Schneider ou Vanessa Voigt, arrivent de jeunes athlètes qui sont vraiment proches. Cela aurait certainement été bien pour eux s’ils avaient pu se développer davantage dans l’ombre de Denise. Mais ils en ont déjà profité cette année et sont prêts à rendre des comptes. Vous avez toujours le statut de jeune, donc une ou deux erreurs peuvent encore se produire. Mais je pense qu’ils ont aussi envie de se mettre à la place de Denise.

spectacle sportif : Les jeunes athlètes Selina Grotian et Lisa Spark ne sont qu’au début de la Coupe du monde. Comment voyez-vous l’avenir du biathlon allemand ?

Guillaume : Il me manque la largeur. Avec Selina, il y en a une qui a déjà fait sensation cette année et qui suit de grands pas. Elle a déjà été comparée à Magdalena (Neuner, ndlr) ou Laura (Dahlmeier, ndlr), mais elle a déjà trouvé la bonne réponse. Elle fait son truc et veut convaincre par la performance. Une athlète qui sait ce qu’elle veut.

Des attentes immenses pèsent sur les épaules de Selina Grotian. Le jeune biathlète a récemment remporté quatre médailles d’or aux Championnats du monde juniors. Elle fait ses débuts en Coupe du monde à Oslo.
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spectacle sportif : Quelles vis de réglage faudrait-il tourner avec les jeunes pour que cela change ?

Guillaume : Difficile de présenter une recette maintenant. Alors ce serait très facile et vous l’auriez fait il y a longtemps. Vous avez besoin d’une grande base en bas. Les enfants doivent profiter du sport pendant longtemps et ne pas être couverts de médailles tout de suite. La satisfaction peut venir trop tôt. Vous devriez toujours rester affamé dans les sports de compétition et continuer à travailler dur sur vous-même. Il faut entretenir le feu. J’ai une hypothèse quant à savoir si ce sont les raisons pour lesquelles pas assez de jeunes athlètes ont envie de se torturer.

spectacle sportif : Outre Herrmann-Wick, des athlètes influents tels que Marte Olsbü Roiseland, Tiril Eckhoff et Anais Chevalier-Bouchet ont mis fin à leur carrière. Pensez-vous que le biathlon manque de personnalités ?

Guillaume : Non, c’est maintenant une autre phase dans laquelle ces trois ou quatre noms se sont mis en scène pendant de nombreuses années, ont dominé le sport du biathlon et ont laissé leur marque. Mais après cela, quelqu’un reviendra et nous inspirera. Peut-être que le prochain est déjà dans les starting-blocks et jusqu’à présent, seul l’accent n’a pas été mis dessus. Mais peut bientôt prendre le risque s’il reste de la place dès la saison prochaine.

spectacle sportif : Quelle est votre conclusion de la saison ? Quelle note donneriez-vous aux biathlètes allemands ?

Guillaume : À la Coupe du monde, ils ont parfois sous-performé. Surtout avec les hommes, plus aurait certainement été possible. Je donnerais un bon deux. Nous les avons également rendus pires qu’ils ne l’étaient auparavant. Et surtout, les nombreux nouveaux visages ont bien performé. Mais nous devrions toujours rester affamés pour celui-là.

L’interview a été réalisée par Uri Zahavi

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