L’Europe resserre les vis pour les entreprises technologiques avec la deuxième loi technologique majeure: ce sont les plans

“Nous avons un accord. La DSA veillera à ce que ce qui est illégal hors ligne soit vu et traité comme illégal en ligne – non pas comme un slogan, mais comme une réalité », a déclaré Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence, sur Twitter.

L’accord sur le DSA n’est intervenu qu’après une séance marathon de plus de 16 heures. Le DSA est le dernier élément de deux lois européennes ambitieuses et de grande envergure qui lient les grandes entreprises technologiques internationales et d’autres plateformes Internet à davantage de règles.

Le mois dernier, le Digital Market Act (DMA) a vu le jour. Alors que cette loi vise principalement à limiter le pouvoir des soi-disant gatekeepers (pensez à Google et Facebook), la DSA vise à protéger les droits des citoyens européens lorsqu’ils utilisent Internet.

Le parlement et les Etats membres se sont mis d’accord sur un large paquet de mesures dans la nuit de vendredi à samedi. Par exemple, les fournisseurs de services Internet, les hébergeurs, les plateformes en ligne, les moteurs de recherche et les places de marché doivent veiller à lutter contre les contenus en ligne illégaux par le biais de politiques transparentes. Les fournisseurs numériques doivent donc justifier et expliquer la suppression d’informations ou de comptes d’utilisateurs. Ils doivent également disposer d’une procédure de plainte sans ambiguïté vers laquelle les consommateurs peuvent se tourner.

plus sûr

L’idée est que les grandes plateformes en ligne deviendront plus sûres pour les citoyens, sans que leurs propriétaires ne tombent dans l’application de règles arbitraires et opaques. TikTok, par exemple, devra veiller à ce que les enfants ne soient pas confrontés à de dangereux défis pyrotechniques, tandis que Facebook ou YouTube devront rendre leurs plateformes plus sûres en empêchant la propagation de la désinformation.

En ce qui concerne ce dernier, Bruxelles a également mis en place une procédure d’urgence, grâce à laquelle des mesures supplémentaires peuvent être exigées des entreprises technologiques dans des circonstances particulières (comme le Covid-19 ou la guerre en Ukraine). Ils sont alors obligés de bricoler temporairement leurs algorithmes pour arrêter la propagation d’une propagande de guerre spécifique.

L’Europe montre la voie dans le monde entier avec cette approche. L’agence de presse Bloomberg a déjà parlé d’un nouvel “étalon-or” pour les médias sociaux, à la suite de la dénonciatrice de Facebook Frances Haugen.

Les publicités

Une autre partie importante de la DSA est son approche de la publicité sur Internet. Une interdiction totale des publicités dites personnalisées, comme précédemment préconisée par certains députés, était un pont trop loin, mais il y aura certainement des restrictions. De plus, il est interdit aux plateformes en ligne de personnaliser les publicités sur la base, par exemple, de la religion ou de l’orientation sexuelle. Les mineurs seront également protégés contre les publicités personnalisées, afin qu’ils ne voient pas de publicités inappropriées.

Enfin, Bruxelles met fin aux schémas dits sombres. Ce sont les techniques intelligentes que les entreprises technologiques utilisent pour inciter les consommateurs à faire certains choix. Cela peut être un gros bouton vert attrayant pour accepter les cookies, mais aussi une notification avec laquelle Facebook essaie d’amener les clients à se reconnecter : “Ces amis vous attendent”.

La Commission européenne contrôlera prochainement le respect de l’AVD par les plus grandes plateformes en ligne et moteurs de recherche. Ils paient eux-mêmes cette surveillance par le biais d’une redevance. Après une période transitoire, la DSA et la DMA devraient s’appliquer à partir de 2023.



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