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L’Éthiopie est devenue le troisième pays africain à faire officiellement défaut sur sa dette en autant d’années, après avoir raté la date limite cette semaine pour payer 33 millions de dollars d’intérêts sur sa seule obligation internationale.
Fitch Ratings a abaissé mercredi la note de crédit du pays à « défaut restreint » après l’expiration d’un délai de grâce pour un paiement initialement dû le 11 décembre.
Le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique a demandé pour la première fois un allègement de sa dette en 2021, alors que les pressions de la pandémie de coronavirus et le conflit dans la région du nord du Tigré ont entravé la croissance économique.
Malgré une trêve pour mettre fin à une guerre civile de deux ans à la fin de l’année dernière, son économie est sous pression avec un taux d’inflation annuel de 28 pour cent, des pénuries de devises étrangères et des remboursements croissants de la dette.
L’Éthiopie a conclu le mois dernier un accord de principe avec ses créanciers souverains, dont la Chine, pour suspendre le paiement de sa dette et restructurer ses obligations internationales d’un milliard de dollars, mais le gouvernement a déclaré que les négociations parallèles avec les fonds de pension et d’autres créanciers privés étaient au point mort.
« Les déclarations du ministère des Finances suggèrent que le non-paiement reflète les efforts visant à assurer l’égalité de traitement aux créanciers privés suite aux accords avec les créanciers officiels pour suspendre le service de la dette », a déclaré Fitch dans un communiqué.
Le ministère des Finances avait déclaré aux détenteurs d’obligations plus tôt ce mois-ci que le paiement était « un montant abordable », mais qu’il avait décidé de retenir le paiement afin de pouvoir traiter équitablement les différents groupes de créanciers.
Ce défaut place ce pays d’Afrique de l’Est parmi un nombre croissant d’économies émergentes qui ont fait défaut sur leur dette à la suite de la pandémie. Selon la Banque mondiale, il y a eu 18 défauts souverains dans 10 pays en développement au cours des trois dernières années, soit un nombre supérieur au nombre enregistré au cours des deux décennies précédentes.
L’Éthiopie cherche à renégocier ses obligations à travers le cadre commun du G20, qui coordonne l’allègement de la dette entre les prêteurs publics et privés et qui a été utilisé par deux autres pays africains, la Zambie et le Ghana, avec un succès mitigé.
L’agence de notation de crédit S&P Global a dégradé la note de la dette éthiopienne en défaut de paiement le 15 décembre après le non-respect de la date limite initiale de paiement.
Fitch a maintenu la notation des obligations à long terme en monnaie locale de l’Éthiopie à triple C moins, le gouvernement ayant continué à rembourser cette dette et n’ayant annoncé aucune intention de restructuration de la dette intérieure.
Les responsables éthiopiens s’attendent à ce qu’un programme du FMI, nécessaire pour commencer à négocier un traitement global de la dette dans le cadre commun, soit présenté au premier trimestre de l’année prochaine, selon Fitch, mais l’agence de notation a déclaré que « cela pourrait encore être optimiste ».