L’Éthiopie est en faillite, reçoit l’aide de l’ONU et construit un palais fou de 10 milliards de dollars


L’Éthiopie est aux prises avec une crise économique, des milices en guerre et des luttes avec les pays voisins. Les ressources sont extrêmement rares. Mais le Premier ministre Abiy Ahmed (47 ans) veut se construire un monument coûteux : un palais national et des villas de luxe pour ses hauts fonctionnaires. Prix ​​de revient : 10 milliards de dollars (plus de 9 milliards d’euros).

L’un des palais les plus chers au monde est en cours de construction sur une superficie équivalente à 500 terrains de football, sur et autour d’une colline boisée surplombant la capitale éthiopienne Addis-Abeba. Outre un palais, il y aura également trois lacs artificiels, une cascade, un hôtel de luxe, des villas, des salles de conférence, un zoo et un téléphérique, rapporte le ‘Globe and Mail’.

Les maisons des résidents locaux doivent céder la place à la construction du palais et à la construction de nouvelles routes. Les curieux qui souhaitent apercevoir la structure seront comblés. Les soldats bloquent la route, constate un journaliste du journal allemand « Die Welt ».

Ce projet prestigieux de 10 milliards de dollars sera financé par des dons privés et internationaux, a annoncé le Premier ministre Abiy Ahmed au Parlement. Le coût des travaux de construction correspondrait à environ les deux tiers du budget annuel de l’État.

C’est une somme d’argent énorme qui est dépensée, alors que le pays est pratiquement en faillite. Le projet est construit sur les ruines d’une économie dévastée et une inflation de près de 30 pour cent fait encore grimper les coûts.

Le gouvernement affirme avoir besoin d’environ 20 milliards de dollars (18,24 milliards d’euros) pour la reconstruction d’après-guerre au Tigré, dont deux milliards de dollars (1,8 milliard d’euros) du Fonds monétaire international. En outre, l’Éthiopie a également reçu des milliards d’aide humanitaire de la part des Nations Unies et d’autres organisations humanitaires ces dernières années. Et entre-temps, de nouveaux conflits éclatent.

Premier ministre Abiy Ahmed Ali. ©AFP

Mais le financement des vastes travaux de construction est entouré de secret et aucun contrôle parlementaire n’est autorisé. L’allié le plus proche de l’Éthiopie dans la région du Golfe, les Émirats arabes unis, a été mentionné comme l’un des donateurs possibles. La question de savoir où viendra tout le reste de l’argent aujourd’hui reste un grand point d’interrogation.

Mais cela n’a pas empêché Abiy de poursuivre ses projets prestigieux, qu’il estime appropriés pour un pays de 120 millions d’habitants.

« Le gouvernement croit au développement à tout prix », déclare un ingénieur local travaillant sur le projet « Die Welt ». « Mais je pense que les dégâts causés dépassent les bénéfices. Dans certaines régions, l’approvisionnement en eau potable a déjà été réduit depuis plus de plus de six ont fermé pendant des mois pour littéralement chasser les habitants. Ce n’est pas juste », explique l’homme.

Le projet devrait être la future fierté de l’Éthiopie. L’ingénieur a un peu honte de participer.

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