L’État de droit négligé a besoin de toute urgence d’un nouveau départ, d’une réinitialisation de l’État citoyen

La Haye produit généralement des rapports sur la gouvernance et la politique de différents calibres. Mais « la promesse non tenue de l’État de droit » cette semaine, par la Commission d’État pour l’État de droit, est un type rare. Il s’agit d’une synthèse de toutes les réflexions précédentes sur une gouvernance défaillante, une démocratie défectueuse et des lois et règles trop complexes issues de la science et de la gouvernance. Et il tire des conclusions sobres et inévitables, apparemment difficiles à éviter.

Le fait que cette commission d’État ait reçu sa mission conjointement des trois pouvoirs d’État, ait clairement choisi le point de vue du citoyen et ne se soucie pas de la situation politique, fait également de l’analyse un corbeau blanc. La conclusion est également brutale : l’État de droit a été négligé pendant des années. Il est temps de restaurer en profondeur le contrat social entre les citoyens et l’État. La promesse faite au citoyen par l’État de droit de protection contre l’arbitraire, d’influence réelle sur le pouvoir et de droit au soutien pratique de l’État en période de turbulences a en fait été rompue. De nombreux citoyens n’y croient plus, se sentent abandonnés, se considèrent lésés et sont donc réceptifs à des solutions simples.

La Commission d’État n’écrit pas cette dernière, mais c’est une évidence. La société est sous tension depuis un certain temps, entraînant une polarisation, des « fusibles courts », une fragmentation politique, du populisme et un désengagement social. Il en résulte le phénomène de citoyens « autonomes » qui, en principe, ne paient plus d’amendes, de primes ou de prélèvements. Et qui souhaitent « arrêter » les fonctionnaires qui présentent ensuite le projet de loi à la porte. L’impuissance et la colère vont de pair. C’est un phénomène de dissolution de l’État de droit.

Le comité d’État présente maintenant dix solutions pratiques, que le prochain gouvernement pourra apporter avec environ 1,5 milliard d’euros supplémentaires. Beaucoup de ces solutions ont déjà été entendues ou s’appuient sur des analyses antérieures. Certaines ont même été si souvent répétées (« renforcer le plaidoyer social ») ou sont si évidentes (« simplifier la législation et la réglementation ») que la tendance à ranger discrètement le rapport sur la pile des bonnes intentions déjà connues est assez grande. Le fait que nous soyons néanmoins parvenus à donner l’urgence au conseil est le résultat de l’orientation vers les expériences citoyennes. Ils sont choquants. Ils font face à un gouvernement menaçant qui enlève et punit.

Cette « promesse non tenue » apparaît également, sans surprise, comme fondée sur un colossal problème de communication administrative avec le citoyen. Le gouvernement semble souvent ne plus contrôler ses propres règles, a créé un labyrinthe de guichets et de sites Internet et en est soudainement venu à considérer les citoyens comme des fraudeurs. En ce sens, la Commission d’État a remplacé tous les médiateurs nationaux des dernières décennies et s’est approprié tous ses rapports. Ce rapport, de ce point de vue, est l’un Étude Null, une invitation à la réflexion, au recommencement, à une réinitialiser de la relation citoyen-gouvernement. Qui ne tolérera plus aucun retard.

Quiconque compare avec cela les principales lignes d’accord des quatre partis de la coalition à venir remarquera rapidement que ce conseil va beaucoup plus loin. Le nouveau meuble semble donc immédiatement trop grand. Il demande aux politiciens de faire quelque chose qu’ils n’ont pas pu faire depuis des décennies. Il s’agit notamment de développer des relations stables de telle sorte que la politique, la législation et la mise en œuvre soient simplifiées dans le cadre d’une « coopération à long terme à l’échelle du Parlement ». Ce qui signifie accepter que tout le monde « n’obtient plus exactement ce qu’il mérite jusqu’à la dernière décimale ». Et ne plus élaborer de nouvelles règles ou politiques après chaque incident. Choisir, faire preuve de maîtrise de soi, travailler ensemble – « améliorer » le travail parlementaire est le conseil.

Donnez à la Chambre elle-même le choix entre une « heure des questions sans caméra ou un quota de motions ». Mais s’il vous plaît, faites de la « simplification de la législation » un projet majeur. Veiller à ce que la législation soit mieux adaptée aux capacités souvent surestimées des citoyens. Le message adressé à tous les pouvoirs étatiques est le suivant : libérez-vous de votre « impasse paralysante ». Tout le monde au sein du gouvernement et de la politique connaît ce problème depuis des années. Il est désormais clair que les citoyens du Royaume sont lentement étouffés par les lois et les règles et deviennent en colère et frustrés. La seule façon de s’en sortir consiste à améliorer l’État de droit démocratique – comme point de départ obligatoire de tout ce que fait le gouvernement. Traitez les autres comme vous aimeriez être traité. Pensez à ce que le citoyen peut comprendre et à ce à quoi il peut se conformer. Laissez les citoyens participer à l’État de droit – et permettez-leur de faire valoir leurs droits. Un rapport à la hauteur.






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