Les votes Fdi ne sont pas décisifs pour l’élection d’Ursula, mieux vaut ne pas se retrouver à droite de Salvini et Orban : c’est pour cela que Meloni a voté non

En fin de compte, la ligne dure a prévalu. Giorgia Meloni a décidé de voter contre la présidente reconfirmée de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Un choix qui place l’Italie dans l’opposition, aux côtés des Patriotes de Matteo Salvini, Viktor Orban et Marine Le Pen et qui a jusqu’au bout fait l’objet de discussions entre la première ministre et les grands noms de son parti. Mais pourquoi Meloni a-t-il décidé non ?

Officiellement, depuis Fdi, ils ont fait savoir que les orientations programmatiques indiquées par von der Leyen dans la matinée ne contenaient pas d’indications convaincantes. La confirmation de la ligne « dure » sur l’immigration, la référence à la dimension extérieure chère au leader de la Fdi et même l’annonce d’un commissaire ad hoc pour la Méditerranée n’ont pas suffi, tout comme l’accompagnement du Green deal d’un accord parallèle plan sur la compétitivité et le renforcement de la défense européenne. Autant de positions qui, selon de nombreux observateurs, auraient dû pousser Meloni à donner son accord. Mais la vérité est que le contenu (comme toujours) compte, mais jusqu’à un certain point.

Ce n’est pas un hasard si Fdi a été la seule délégation à ne pas révéler son choix jusqu’au bout. En effet : ne le révéler qu’une fois l’examen minutieux terminé. En fait, la réponse vient des chiffres. Le rappel de Von der Leyen a été protégé par les 53 députés Verts, qui ont confirmé leur oui avant le début du vote. Par conséquent, les votes possibles de Fdi auraient été supplémentaires mais non « décisifs » pour l’élection d’Ursula. Meloni a ainsi préféré aligner ses 24 députés du côté du « non », estimant que le prix à payer à sa droite ne serait pas compensé au niveau des négociations. Bien entendu, Matteo Salvini dispose apparemment d’une arme de moins contre le Premier ministre, qui ne peut être accusé de « trahison ». Mais c’est une vision à court terme qui risque d’isoler l’Italie. Du moins en Europe. Meloni en a certainement tenu compte. Le Premier ministre regarde ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique et prépare l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, enlevant ainsi à Salvini (mais aussi à Orban) l’exclusivité de la relation avec le probable futur président américain.

Une démarche risquée cependant car en Europe, ce sont les relations avec la France et l’Allemagne qui ont le principal impact sur notre économie et certainement ces relations – qui n’étaient déjà pas brillantes – se sont encore détériorées. Celui qui en ressort meurtri est certainement Antonio Tajani. Le leader de Forza Italia a œuvré jusqu’au bout pour cet accord. Ainsi que le ministre Fdi Raffaele Fitto qui, immédiatement après le discours de von der Leyen, a souligné les aspects les plus positifs. Cependant, tous les autres restèrent silencieux. Mais pour l’instant, Fitto reste le principal candidat au poste de commissaire pour l’Italie. Avec quel portefeuille, cependant, nous comprendrons plus tard.



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