Les villes et communes wallonnes envisagent une situation financière catastrophique

La situation financière des villes et communes wallonnes est désastreuse. Le président Maxime Daye l’a souligné mercredi lors de l’assemblée générale de l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW) à Gembloux. Il a dénoncé le fait que les niveaux supérieurs de gouvernement transfèrent les charges sur les gouvernements locaux, qui à leur tour ont de moins en moins de part dans l’investissement public.

« Nous sommes heureux que la Wallonie ait débloqué 25 millions d’euros pour aider les communes à acheter des bâtiments et des terrains pour préparer la reconstruction après les inondations. Néanmoins, les gouvernements locaux ne représentent pas plus de 30 % des investissements publics aujourd’hui, contre 50 % il y a dix ans », a déclaré Daye.

L’UVCW critique le transfert des charges aux autorités locales. Selon l’organisation, quatre grands dossiers fédéraux sont cruciaux : les retraites, la police, les pompiers et la pauvreté. « Nous pensons qu’il est nécessaire que le principe de neutralité budgétaire vis-à-vis des collectivités locales soit inscrit dans la réforme de l’Etat », a déclaré Daye. « Nous exigeons également que l’État fédéral rembourse intégralement les salaires décents versés par les CPAS ».

L’UVCW prône également des procédures de prise de décision simplifiées et plus modernes. « Simplification rime avec modernisation », a déclaré Daye. « Nous devons attirer, motiver et retenir les talents. Mais seulement 25 % des agents communaux et 15 % des agents des CPAS ont un statut statutaire. Nous voulons aussi une solution pour le dossier des retraites locales. D’ici 2026, la facture annuelle passera de 924 à 1 275 millions d’euros.

Crise de Corona et inondations

Comme en Flandre, l’UVCW prône les fusions communales. La Région wallonne y est également favorable, avec une réduction de la dette communale de 500 euros par habitant et avec un plafond de 20 millions d’euros par commune fusionnée.

Le Premier ministre wallon Elio Di Rupo a assuré à l’audience de Gembloux qu’il était conscient des problèmes des collectivités locales, mais il a également souligné que la crise du coronavirus et les inondations de 2021 avaient déjà coûté 7 milliards d’euros à son gouvernement. Les économies structurelles de 150 millions d’euros supplémentaires par an doivent donc être poursuivies. Néanmoins, un plan de relance de 2,5 milliards d’euros a été mis en branle.



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