Les Tunisiens sont appelés lundi à faire entendre leur voix lors d’un référendum ordonné par le président Kais Saied. Le référendum porte sur une constitution controversée, qui renforcerait le pouvoir du président et pourrait replonger le pays dans un régime dictatorial. L’opposition a appelé au boycott du vote et demandé aux Tunisiens de ne pas se rendre aux urnes. Le référendum a également été critiqué par des militants des droits de l’homme.
Selon l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), plus de 11.000 bureaux de vote ont ouvert leurs portes dès 6 heures du matin (7 heures du matin, heure belge). Les Tunisiens peuvent encore y voter jusqu’à 22h00 (23h00 heure belge). Selon l’Isie, près de dix millions de Tunisiens se sont inscrits volontairement ou automatiquement pour participer au référendum. Le vote a commencé dimanche pour plus de 350 000 Tunisiens de l’étranger : ils ont jusqu’à lundi pour s’exprimer. Les sondages organisés plus tôt cette année montrent qu’il y a peu d’enthousiasme pour le référendum, prédisant un taux de participation compris entre 10 et 15 %.
Le référendum vise à mettre fin à la crise politique provoquée il y a exactement un an par le coup d’État du président Saied. Alors que la pandémie de corona et la crise politique en Tunisie atteignaient un point d’ébullition, le président Saied a suspendu le parlement tunisien et limogé le chef du gouvernement Hichem Mechichi. La décision est intervenue un jour de manifestations, avec des milliers de manifestants dans les rues exprimant leur consternation face à leurs dirigeants.
Le 25 juillet n’est pas une date fortuite. La fête de la République tunisienne est célébrée en Tunisie, une fête qui commémore l’abolition de la monarchie et la fondation de la république tunisienne en 1957.
Régime ultra-présidentiel
Le projet de constitution instaure un régime ultra-présidentiel, qui accorde de larges pouvoirs au chef de l’Etat et rompt avec le précédent système parlementaire en place depuis 2014. Selon le président Saied, ce système est à l’origine des conflits entre le parlement et le gouvernement, qui se sont répétés au cours des dix dernières années.
En vertu de la nouvelle constitution, le président, commandant en chef de l’armée, exerce le pouvoir exécutif. Il reçoit l’aide d’un chef de gouvernement qu’il nomme lui-même et qu’il peut révoquer comme bon lui semble, sans avoir à gagner la confiance du Parlement. Le président approuve les lois et peut soumettre une législation qui, selon lui, donne la priorité au parlement. La nouvelle constitution créerait une deuxième chambre pour la représentation des régions, qui devrait fournir un contrepoids à l’actuelle Assemblée des représentants du peuple, le parlement monocaméral.
toute démocratie
La Tunisie est le seul pays à avoir émergé du printemps arabe en 2011 en tant que démocratie. Le 17 décembre 2010, le jeune vendeur ambulant Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu dans la ville tunisienne de Sidi Bouzid. La manifestation s’est étendue à la révolution du jasmin et est considérée comme le début du printemps arabe. Les Tunisiens ont évincé le président autoritaire Zine el-Abidine Ben Ali et installé une démocratie, avec une nouvelle constitution en 2014.
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