Les traumatismes et la capacité à résister à l’adversité de nos ancêtres laissent des traces dans l’ADN. Un livre le soutient


Peuh les anciens c’était le destin, un inéluctable déjà écrit depuis des origines lointaines. Aujourd’hui, nous savons qu’en plus de la couleur des cheveux, la coupe des yeux et cet ensemble de caractéristiques qui lie chacun de nous à nos ancêtres il y a un inconscient familier transmis de génération en génération comme des caractères physiques.

Ce sont souvent des non-dits, des secrets entremêlés de douleur, de honte, très souvent de traumatismes, mais aussi des ressources, que nous mettons en œuvre au quotidien pour répondre aux coups de la vie.

Comment les émotions et la douleur se transmettent à la postérité

« Tout ce dont nous ne sommes pas conscients est revécu … retenu dans notre esprit et notre corps, se manifestant à travers ce que nous appelons des symptômes : maux de tête, obsessions, phobies, insomnie », écrit le psychiatre américain Galit Atlas dans le livre L’héritage émotionnel, publié par Raffaello Cortina Editore.

Mais comment est-il possible de subir les conséquences d’événements dont on ne se souvient pas et dont on n’a pas fait l’expérience directe ? La réponse, soutient Atlas, et pas seulement elle, donne leépigénétiquela science qui traite comment les informations écrites dans l’ADN sont influencées par ce qui se passe au cours de la vie. Ce sont ces conditions qui activent, inhibent ou modulent ce que l’on appelle L’expression du gène ». L’ensemble des réactions biochimiques laisse une empreinte qui peut être transmise aux descendants.

Granny sprint, fête ses 100 ans et célèbre en dansant le twist

Le passage des émotions des grands-parents

« Il y a, désormais une donnée étayée par des décennies d’études, une transmission transgénique rationnelle, une sorte d’enkystement dans l’inconscient, comme si un fantôme se déplaçait dans la vie du sujet ; on peut parler, par exemple, d’un transport de douleur mentale, d’un passage de la douleur aux générations suivantes «  explique le docteur Angela Iannitelli, Psychiatre et Psychanalyste de la Société Psychanalytique Italienne (SPI), à Rome. Un concept bien exprimé dans le mythe d’Œdipe. « Il ne sait pas qu’il a été abandonné, mais un soir, lors d’un banquet, on le traite de ‘bâtard’. Ce mot trouve en lui une consonance. Poussé à rechercher la vérité, il déclenche la série d’événements qui le conduisent à accomplir son destin, du meurtre de son père à son mariage avec sa mère », raconte l’expert.

Grands-parents et petits-enfants, le danger des secrets de famille

Reste à comprendre comment le traumatisme laisse des traces mnésiques dans l’organisme de ceux qui l’ont subi. « Si l’événement a eu une grande importance, il peut influencer de manière stable l’expression de certains gènes, impliqués par exemple dans la réaction immunitaire, dans la manière de répondre au stress ou à la peur » explique le Dr Giulia Balerci, psychologue cognitivo-comportementale à Ancône. « EST de cette façon que la mémoire biologique des expériences vécues peut être transmise aux enfantsIl ajoute. « De ce point de vue, étant donné que le poids du traumatisme est toujours pertinent, cela fait une différence qu’il soit traité ou non.

Et quand quelque chose se tait dans la famille, le dommage vient aussi du fait que le silence empêche la situation, perçue mais inconnue, de s’élaborer, laissant à la personne le fait qu’il manque une pièce au dessein de sa vie. Ce non-dit, d’ailleurs, laisse place à l’interprétation. Il peut arriver, par exemple, qu’un enfant attribue le comportement de ses parents à des causes tout à fait imaginaires. Ainsi, de plus, le matériel émotionnel non traité continue de « travailler » dans sa vie » souligne Balerci.

Tout savoir n’est pas toujours bon pour vous

La radiodiffusion n’est pas quelque chose qui va inexorablement, cependant. Pour émerger, les circonstances qui l’éveillent doivent être vérifiées. Qui encore une fois, ne sont pas régulés de manière déterministe : chaque traumatisme est unique, impacte de manière différente, à la fois sur la base de l’événement qui l’a provoqué et sur l’étape de la vie de ceux qui l’ont subi. «Une personne peut développer des réponses adaptatives et ‘fonctionner’ bien malgré avoir été victime d’un événement douloureux ou violent. Tout comme le sens qu’on peut lui attribuer est différent. Même lorsque la prise de conscience d’un traumatisme au sein de sa propre expérience est atteinte, qu’il soit vécu directement ou « hérité », la manière dont il est perçu ne change pas d’un instant à l’autre.

Il est même possible d’identifier sa présence sans jamais en découvrir les causes : les défenses qu’une personne peut construire peuvent être si structurelles qu’elles sont intouchables et salvatrices », poursuit Iannitelli. Il n’est donc pas dit que connaître chaque fragment de son histoire soit toujours une bonne chose.

Reconstruire son histoire à travers les grands-parents

« Il peut arriver qu’une personne ait complètement éliminé un traumatisme important, tout comme il peut arriver qu’à travers des rêves ou des associations libres il y ait une épiphanie. La les situations doivent être respectées et évaluées au cas par cas, pour comprendre si le patient est capable d’y faire face et quand. C’est lui qui, avec un bon travail d’analyse, marchera sur la voie de la construction d’un nouvelle narration et peut donner vie à une nouvelle histoire personnelleau-delà de la génétique, qui remplacera celle héritée ».

La transmission comme ressource

L’héritage émotionnel, cependant, ne concerne pas seulement les événements traumatisants, mais aussi ce que nos ancêtres ont appris de leurs expériences. « C’est un aspect central d’un point de vue évolutif, car nous pouvons apprendre la réponse qui a été donnée dans le passé à des événements stressants, la façon dont les autres ont réagi, et la faire nôtre », explique le Dr Balerci.

« La les générations précédentes, ainsi, ils agissent comme apprendre des modèles de stratégies positives et nous aider à développer des moyens de faire face aux défis de la vie quotidienne. De plus, à la base de la résilience humaine, il y a précisément la capacité de répondre aux obstacles que la vie met devant nous, en surmontant les traumatismes et en développant des mécanismes utiles pour les générations futures. Une véritable ressource psychologique, à construire en fonction de ses capacités, pour modifier les effets biologiques d’un traumatisme et rompre le cycle intergénérationnel.

Reprogrammer ce qui nous a été transmis

Au fil de la vie nous pouvons reprogrammer ce qui nous a été transmis, le remodeler, grâce à la neuroplasticité, qui permet au cerveau de se modifier en fonction de l’expérience ». Après tout, rien n’est vraiment écrit. Après tout, le verbe « destiner » signifie aussi « vouloir », « décider » et, comme le rappelle le docteur Iannitelli, pour les anciens, « le héros est celui qui lutte contre son destin, pas celui qui le subit ». ”. Nous le pouvons aussi, sans aucune excuse.

iO Donna © REPRODUCTION RÉSERVÉE



ttn-fr-13