Les supermarchés sont également devenus plus chers cette année, mais il existe une solution à cela

Une famille de deux personnes dépense en moyenne 400 euros au supermarché, contre 413 euros l’an dernier. Et ce, alors que les prix montaient. Est-ce qu’on mange moins ?

« Non, les gens sont passés des produits de marque aux produits de marque privée. Nous avons également exhorté les consommateurs à le faire, afin de faire baisser les prix. Si l’on regarde maintenant ce que les gens mettent réellement dans leur panier, il s’avère que les choses s’achètent beaucoup moins cher. Nous avons commencé à chercher massivement des moyens d’économiser.

Dans le même temps, il semble que nous ayons connu la pire inflation, comme vous le constatez également.

« Oui, c’est vrai : le pic était en mars. Nous assistons désormais à une baisse de l’inflation. Mais cette tendance à la baisse est très, très lente. Les prix continuent donc d’augmenter, mais pas autant qu’il y a six mois.

Quels produits sont encore chers ?

« Ce sont encore une fois les légumes qui ont connu la plus forte hausse de prix. Par exemple, les carottes sont 45 pour cent plus chères que l’année dernière, les oignons 41 pour cent. Les produits surgelés sont également devenus plus chers, en moyenne de 18 pour cent. Les frites surgelées sont même devenues 37 % plus chères. Il existe également des produits dont le prix baisse. C’est une bonne nouvelle, mais si l’on regarde les prix internationaux des matières premières, de nombreux autres produits devraient baisser. Par exemple, l’huile végétale est 52 pour cent moins chère sur le marché international qu’en mars 2022, mais dans les supermarchés, toutes les huiles de friture sont plus chères qu’à cette époque.»

Avez-vous une explication à cela ?

« C’est une preuve de prudence de la part des fabricants de produits alimentaires. Ils n’hésitent pas à augmenter les prix pour couvrir leurs propres coûts. Ils préfèrent attendre pour ajuster cela à la baisse parce qu’ils ne veulent pas trop fluctuer. Elle est également liée aux accords de prix que les producteurs, c’est-à-dire les grands groupes alimentaires, concluent chaque année avec les grandes surfaces. L’année dernière, les prix étaient assez élevés et ils sont restés élevés. Par prudence, il n’y a eu par la suite aucune renégociation. Des négociations sont actuellement en cours pour de nouveaux contrats de prix pour l’année à venir. Nous espérons que nous pourrons à nouveau constater des baisses de prix à partir de janvier. La question est maintenant de savoir à quelle vitesse et combien de producteurs répercuteront la baisse des prix des matières premières et de l’énergie.»

Sommes-nous désormais nombreux à parcourir les supermarchés pour trouver le meilleur prix ? Par exemple, le récent redressement de Colruyt est tout à fait frappant.

« Nous n’avons pas beaucoup d’informations sur le chiffre d’affaires des supermarchés, ni sur les bénéfices qu’ils en tirent. Mais nous sommes devenus plus attentifs aux prix dans tous les domaines. Cela se traduit à la fois par une transition vers des marques moins chères et par une plus grande attention au magasin dans lequel nous faisons nos achats. Testaankoop étudie combien vous payez dans quel supermarché pour le même panier de produits. Colruyt apparaît alors comme le supermarché le moins cher pour les marques A et les marques de distributeur, surtout s’il s’agit d’une succursale à proximité d’un Albert Heijn.»

Pourquoi est-ce comme ça ?

« Colruyt réagit aux prix des supermarchés de proximité, qui sont leurs concurrents directs. S’il y a un Albert Heijn à proximité, ils réagissent aux promotions de ce supermarché, qui se situe également dans la gamme bon marché. D’ailleurs, tous les supermarchés se surveillent mutuellement. Il y a un mois, Delhaize a soudainement lancé une promotion sur les pots de Nutella, deux pour le prix d’un. Colruyt doit alors emboîter le pas : sa stratégie marketing consiste à toujours proposer les prix les plus récents. Mais d’autres supermarchés mettent aussi soudainement du Nutella dans leur promotion. Le jour où l’offre a débuté chez Delhaize, vous avez également vu des files d’attente ailleurs pour le même produit. Les supermarchés doivent se regarder, la concurrence est rude. Et c’est bien. En Belgique, cela se traduit effectivement par une baisse des prix.»

Qu’en est-il de la tendance « acheter local » de l’ère corona : y a-t-il un profit à en tirer ?

« Je ne peux pas dire avec certitude que vous serez moins cher. Dommage, car acheter local est plus durable. Mais une chaîne comme Colruyt peut négocier bien mieux aux enchères, même avec des intermédiaires qui prennent chacun un pourcentage. Mais que cela ne vous arrête pas si vous pouvez vous permettre d’acheter localement : c’est une bonne évolution.

Pouvons-nous économiser encore plus ?

«Je pense qu’il y a encore un peu de marge, mais la question est de savoir quels efforts vous souhaitez consacrer à des achats encore moins chers. Nous sommes déjà dans une situation optimale, où les gens ont travaillé dur pour économiser de l’argent. C’est dur pour nous de ne plus manger. Les supermarchés ont fait de leur mieux pour réduire leurs marges bénéficiaires, il ne reste donc plus beaucoup de marge. Le principal espoir est que nous constations une baisse l’année prochaine, ou du moins aucune augmentation. Et en plus : faites toujours attention aux promotions. Pour un certain nombre de produits, comme les détergents, on dit qu’il ne faut jamais les acheter s’ils ne sont pas en promotion.»



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