Google s’est attiré les foudres des agences de presse dans neuf pays européens, dont les Pays-Bas. Dans un article de blog la société américaine a annoncé la semaine dernière qu’elle effectuait un test qui empêchera temporairement une petite partie de ses utilisateurs dans ces pays de voir les informations des médias d’information de l’UE.
Herman Wolswinkel, directeur de l’organisation professionnelle néerlandaise NDP Nieuwsmedia, qualifie l’action de Google d' »inacceptable ». « En ce qui nous concerne, ce ‘test’ a été réussi. » Ce qui le dérange le plus, c’est que Google applique la mesure restrictive sans consultation, n’a pas précisé combien de temps durera la restriction ni ce qu’il fera des résultats des tests. NPD Nieuwsmedia abordera donc la question avec l’Autorité néerlandaise des consommateurs et des marchés (ACM).
L’organisation faîtière des éditeurs de presse européens, News Media Europe, est également indignée par « l’annonce unilatérale selon laquelle le contenu de l’information est supprimé par Google dans certains États membres de l’Union européenne ». Interrogé, le directeur de l’association professionnelle danoise écrit que Google « a un immense pouvoir sur les flux d’informations ». En coupant unilatéralement l’accès à des sources d’information fiables sans en informer les utilisateurs, Google traite les citoyens comme des cobayes […] Qu’est-ce qui les empêche d’étendre ces tests à 10, 50 ou même 100 % des utilisateurs ?
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L’expérience de Google se déroule en Belgique, en Croatie, au Danemark, en Grèce, en Italie, aux Pays-Bas, en Pologne et en Espagne. Initialement, la France figurait également sur la liste, mais un tribunal de Paris a ordonné à Google d’arrêter immédiatement le test. L’entreprise s’y est provisoirement conformée, sous peine d’une astreinte de 900 000 euros par jour.
Désaccord
Google et les sociétés de presse sont depuis longtemps en désaccord sur l’utilisation des actualités dans le moteur de recherche de Google et dans d’autres produits. Les sociétés de presse affirment que de nombreuses personnes utilisent Google pour rechercher des actualités et que leurs articles d’actualité dans les produits Google rapportent à l’entreprise américaine de nombreux visiteurs et donc (via les publicités qui y sont placées) de l’argent. En vertu de la loi sur l’édition de presse, Google devrait donc rémunérer les sociétés de presse. Google, à son tour, affirme que son moteur de recherche oriente les utilisateurs via des liens vers le contenu des sociétés d’information – dont ces sociétés bénéficient à leur tour.
Google écrit dans son blog que le test est destiné à déterminer « comment les résultats de recherche des sociétés de presse de l’UE affectent l’expérience de recherche de nos utilisateurs et le « trafic » vers les éditeurs ». Dans l’espoir de s’en faire une idée, Google assure que 1 % des utilisateurs des pays concernés ne trouveront aucune actualité des sociétés de presse européennes dans leurs résultats de recherche (mais trouveront des nouvelles des sociétés de médias d’autres régions du monde). ). Leur comportement en ligne peut alors être comparé à celui des 99 pour cent qui voient toutes les actualités des sociétés de presse européennes dans les résultats de recherche.
Un porte-parole de Google a déclaré : « Rappelez-vous qu’au cours des dernières années, il y a eu des demandes pour davantage de données sur la façon dont le contenu lié à l’actualité, comme les liens ou les extraits de code. [enkele zinnen uit een nieuwsartikel]affectent l’utilisation de nos produits. Ce test devrait le montrer clairement et ne signifie pas que notre stratégie avec les éditeurs de presse va changer. Lorsque le test sera terminé, promet Google dans son article de blog, les articles d’actualité des sociétés de presse européennes seront à nouveau visibles par tous.