Le gouvernement hésite quant à une proposition de l’UE visant à inscrire deux ministres extrémistes du gouvernement Netanyahu sur la liste des sanctions de l’UE, malgré le fait que les responsables du ministère des Affaires étrangères tirent la sonnette d’alarme sur la situation à Gaza et en Cisjordanie occupée. Cela ressort clairement des documents confidentiels du ministère des Affaires étrangères, qui ont été consultées par Actualités RTL.
Dans les documents, les responsables qualifient la situation à Gaza de « sans précédent » [is] en termes de souffrance humaine » et de « cauchemar ». Selon les autorités, Israël « affame » la population et « 17 000 enfants errent ». […] autour non accompagné. La situation est désastreuse en Cisjordanie, alors qu’Israël « continue de paralyser l’économie ».
Pour accroître la pression sur Israël, on discute depuis des mois dans le contexte européen de l’imposition de sanctions à deux ministres ultranationalistes : Itamar Ben-Gvir de la Sécurité nationale et Bezalel Smotrich des Finances. Tous deux appellent ouvertement à l’annexion des territoires occupés, ce qui signifierait qu’il n’y a pas de place pour un État palestinien.
Étant donné que le cabinet de Netanyahu dépend du soutien de leurs partis (ultranationalistes), Ben-Gvir et Smotrich peuvent laisser une lourde marque sur la politique, écrivent les diplomates néerlandais : « Netanyahu peut continuer à insister sur le fait qu’il a les deux mains sur le volant, son parti extrême ce sont les membres de la coalition de droite qui dictent la voie.»
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Soldes bancaires
Au sein de l’UE, on parle depuis des mois d’imposer des sanctions aux deux ministres, qui les empêcheraient de se rendre en Europe ou gèleraient leurs avoirs bancaires. Plusieurs États membres, dont l’Allemagne, l’Italie et plusieurs pays d’Europe de l’Est (Bulgarie, Slovaquie, Hongrie, République tchèque, Roumanie), rejettent les sanctions parce qu’elles rendraient plus difficiles les contacts avec le gouvernement israélien. Même si les Pays-Bas peuvent accepter de sanctionner l’organisation Regavim de Smotrich (qui s’engage dans la colonisation des territoires occupés), imposer des sanctions aux ministres est jusqu’à présent allée trop loin pour le cabinet Schoof.
La nouvelle de RTL a provoqué un émoi à la Chambre des représentants, où le ministre des Affaires étrangères Caspar Veldkamp (NSC) défend son budget. L’opposition a exigé la divulgation immédiate des documents, une proposition qui a été rejetée par les partis de la coalition, ce qui a empêché d’obtenir une majorité parlementaire.
Veldkamp a qualifié le reportage de RTL de « représentation sélective » et de « très tendancieux »
Veldkamp, visiblement surpris, a déclaré après une suspension de cinq minutes qu’il n’avait pas reconnu « l’image de l’article » de RTL. Les Pays-Bas jouent un rôle actif lorsqu’il s’agit d’imposer des sanctions aux colons extrémistes, a déclaré le ministre. Il a également parlé d’une « représentation extrêmement sélective » de l’engagement néerlandais dans les négociations et d’une information « très tendancieuse ».
Le porte-parole du PVV, Raymond de Roon, a ensuite qualifié l’opposition au Parlement de « bande de hyènes » qui ont sauté sur « un morceau de viande rouge », ce que le président de la Chambre et collègue du parti Martin Bosma a corrigé après la plainte de la porte-parole Kati Piri (GroenLinks-PvdA). Le ministre Veldkamp a alors accepté d’enquêter sur ce qui pourrait être partagé avec la Chambre plus tard dans la journée.
« Violence disproportionnée »
Ce n’est pas la première fois que des diplomates néerlandais mettent en garde contre la situation humanitaire à Gaza. L’année dernière, l’ambassade des Pays-Bas à Tel Aviv a écrit dans une note confidentielle adressée à La Haye qu’Israël utilisait une « force disproportionnée » à Gaza et détruisait délibérément les « infrastructures civiles ».
Ce matin, il a été annoncé que la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye avait rejeté les objections israéliennes aux mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant. Cela signifie que ces arrêtés sont définitivement émis. La CPI soupçonne Netanyahu et Gallant, entre autres choses, d’avoir privé la population palestinienne de Gaza de nourriture, d’eau, de carburant et de médicaments. Et la « famine » est un crime de guerre.
Au cours du débat avec la Chambre, Veldkamp a déclaré que les Pays-Bas adhéreraient au « Statut de Rome » (la base du droit international de la CPI).
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