Réformer pour raccourcir les délais, éviter une agonie longue et souvent inutile aux entreprises au bord de la faillite et, pourquoi pas, économiser les ressources publiques. Depuis des années, les gouvernements, de toutes origines politiques, ont déclaré leur intention de réformer les procédures administratives extraordinaires qui maintiennent en vie des dizaines et des dizaines d’entreprises défuntes et garantissent une rémunération généreuse à des dizaines et des dizaines de professionnels occupant le rôle de commissaires.

Cependant, le tableau – en lisant la dernière mise à jour du Ministère de l’Entreprise et du Made in Italy, en date du 31 mai 2024 – est encore hypertrophique, avec de nombreux cas de procédures qui semblent infinies, commencées avec l’entrée en vigueur des lois de référence respectives – le Prodi bis en 1999 (décret législatif 270) et le décret Marzano de fin 2023 (décret législatif 347) – et aujourd’hui encore en fait ouverts.

Les chiffres

En additionnant les deux institutions juridiques différentes, les procédures ouvertes jusqu’à présent – concernant les groupes de sociétés – sont au nombre de 168 (137 avec Prodi bis et 31 avec Marzano). Jusqu’à présent, 635 entreprises individuelles ont été admises (respectivement 365 et 270). Mais ce qui frappe surtout, c’est le nombre d’entreprises qui sont encore en phase de liquidation, 385 dont 234 en vertu du Prodi bis et 151 en vertu du décret Marzano. En pratique, plus de 60 pour cent du total. La procédure a été clôturée pour 71 entreprises dans le premier cas et 87 dans le second. Les faillites sont respectivement de 55 et 1. En revanche, les entreprises qui fonctionnent comme une entreprise ne sont que cinq avec Prodi bis et 31 avec Marzano. Il s’agit d’entreprises qui remontent à dix groupes. Les plus connues sont Ilva et Acciaierie d’Italia (appelées elles-mêmes ex Ilva), gérées par Marzano, ainsi que Piaggio Aero Industries, Blutec, Condotte d’Acqua. Et puis, selon Prodi bis, aussi Abramo, institut de tutelle ANCR, Fimer et Service du Travail, La Perla.

La durée et les tâches

Les tableaux du ministère permettent aussi de reconstituer les statistiques des administrations les plus longues, celles qui ne semblent jamais voir la ligne d’arrivée. Sur 137 procédures des groupes Prodi bis, 36 sont en cours depuis au moins 20 ans, 87 depuis au moins 15 ans et 115 depuis au moins 10 ans. La rapidité d’exécution ne semble pas très différente dans le cas du décret Marzano, même avec la juste proportion du nombre. Ici, sur 31 procédures de groupe d’entreprises, 12 traînent depuis au moins 15 ans et 21 depuis au moins dix ans. L’affaire Parmalat est entrée dans l’histoire, avec quatre entreprises sur 70 sous administration extraordinaire après 21 ans, et Bongioanni avec 14 sur 21 après 24 ans. Et il va sans dire que cela se traduit souvent par des missions pluriannuelles pour les commissaires extraordinaires. En excluant les multiples – les professionnels qui gèrent plus d’une procédure en même temps – le dernier rapport du ministère fait état d’un total de 255 missions encore en cours entre les deux instituts.

En savoir plus

Les premiers changements apportés

C’est précisément le cas de l’entreprise de lingerie La Perla, l’un des exemples les plus récents de marque Made in Italy glissant inexorablement vers une administration extraordinaire, qui a relancé le débat sur d’éventuelles modifications législatives. Le ministre de l’Entreprise et du Made in Italy Adolfo Urso en avait déjà parlé à plusieurs reprises, faisant référence à une réorganisation à réaliser en collaboration avec le ministre de la Justice. Certaines interventions partielles, en effet, ont été introduites dans le décret législatif sur les procédures d’administration extraordinaires pour les entreprises stratégiques – celui lancé d’urgence pour sauver l’ancienne Ilva en plein conflit avec ArcelorMittal – mais pour l’instant elles semblent être des ajustements peu concluants. Le décret-loi prévoit entre autres que, dans le cas d’un programme de vente d’ensembles d’entreprises entièrement réalisé dans les délais, le commissaire extraordinaire peut demander au tribunal de transformer l’administration extraordinaire en liquidation judiciaire ou, pour les start-up innovantes, en liquidation contrôlée. liquidation.



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