Les fréquences FM des radios commerciales nationales seront redistribuées l’année prochaine. Les émetteurs qui souhaitent conserver leur fréquence devront enchérir lors d’une enchère. Les nouveaux arrivants peuvent également concourir pour le nombre limité de fréquences FM disponibles aux Pays-Bas.

Cela pourrait conduire à une réorganisation majeure du paysage radiophonique, si de nouvelles stations recevaient une licence FM nationale et que d’autres perdaient leur licence. Un certain nombre de grandes et petites stations de radio commerciales ont tenté en vain devant les tribunaux d’empêcher une vente aux enchères des fréquences l’année prochaine.

Tout cela est le résultat d’un recours auprès du Tribunal d’appel du commerce et de l’industrie. Ce mardi, le Conseil a déterminé que le tribunal de Rotterdam avait à juste titre annulé une « prolongation d’urgence » des autorisations FM actuelles en juillet, ce que la secrétaire d’État aux Affaires économiques de l’époque, Mona Keijzer (CDA), avait décidé en 2021.

La vente aux enchères devrait avoir lieu cet été, afin que la nouvelle attribution des chaînes puisse prendre effet le 1er septembre 2023. La décision du Collège est une grande victoire pour Kink, la petite chaîne de musique alternative. « Nous sommes heureux pour les auditeurs de Kink qui veulent nous écouter en FM », déclare Jan Hoogesteijn, directeur de Kink, dans une réponse.

Kink ne peut désormais être écouté que sur Internet et DAB + et n’a pas de fréquence FM, mais le souhaiterait. C’est pourquoi la chaîne a fait appel lorsque le secrétaire d’État a accommodé les stations FM commerciales existantes en reportant de trois ans la vente aux enchères qui aurait dû se tenir en 2022.

Avocat

Le secteur avait insisté là-dessus afin d’avoir plus de temps pour se remettre financièrement du tarissement de sa principale source de revenus pendant la période corona. Les entreprises ont alors réduit drastiquement leurs dépenses publicitaires, ce qui a durement touché les radios commerciales. Talpa, propriétaire de Radio 10, Radio 538, SkyRadio et Radio Veronica, a déclaré avoir dû supprimer 120 emplois lors d’une réorganisation à l’époque.

Avec ses quatre émetteurs FM, Talpa était un important défenseur du renouvellement des permis actuels. « On s’est dit : cette industrie ne demande pas d’argent, mais un peu de temps pour se remettre », explique Paul Römer, directeur de la radio et de la télévision chez Talpa. Römer est donc « très déçu » de la décision de la Commission de recours. « Mais maintenant, nous n’avons pas d’autre choix que de nous préparer pour la vente aux enchères. »

Un autre revers pour Talpa est que le ministre veut limiter à trois le nombre de licences FM qu’une entreprise peut avoir. Cela signifierait que Talpa devrait renoncer à l’une de ses quatre chaînes. L’entreprise médiatique veut donc contester l’intention du ministre.

Outre les stations de radio du radiodiffuseur public, il existe neuf stations FM commerciales nationales aux Pays-Bas. Outre les quatre de Talpa, il s’agit de QMusic (de la société de médias DPG, éditeur, entre autres, du UN D et de Volkskrant), et les plus petites chaînes 100% NL et Slam ! (tous deux de RadioCorp), BNR (du groupe FD Mediagroep) et Sublime (Mediahuis, éditeur, entre autres, de Télégraphe et CNRC).

Dans la situation actuelle, cinq de ces chaînes sont liées à une mission spécifique (par exemple, diffuser des informations ou de la musique néerlandaise). Les quatre autres chaînes peuvent diffuser ce qu’elles veulent. Les fréquences de ces chaînes dites « indéfinies » sont considérablement plus chères car les recettes publicitaires sont plus élevées.

Dans la nouvelle configuration, non plus cinq, mais seulement deux fréquences FM seront liées à une affectation spéciale, tandis que les sept autres fréquences FM seront non qualifiées. Cela devrait augmenter les revenus du gouvernement. Mais il deviendra plus difficile pour les stations d’obtenir une licence pour un groupe cible spécifique sur FM pour relativement peu d’argent.

Risques graves

L’attitude de DPG envers une redistribution des fréquences FM a connu une évolution remarquable. Initialement, la grande entreprise de médias, avec Talpa, BNR et RadioCorp, a plaidé pour l’extension des licences actuelles de trois ans, une continuation de la situation actuelle. Mais dans le contexte d’une éventuelle fusion entre Talpa et RTL, DPG a soudain perçu les avantages d’une enchère précoce de fréquences. DPG s’est alors rangé du côté de Kink.

Car Talpa domine déjà le marché publicitaire avec ses quatre radios (et autres médias). L’Autorité néerlandaise des consommateurs et des marchés (ACM) y voit même « de sérieux risques pour la concurrence », écrivait-elle en novembre dans un avis au ministère des Affaires économiques. Si la fusion de Talpa avec RTL se concrétise, cette domination, et avec elle la menace qui pèse sur DPG et sa station de radio QMusic, ne fera qu’augmenter. Par le biais de l’enchère, DPG peut tenter non seulement de conserver la fréquence de QMusic l’année prochaine, mais également d’acquérir une ou deux fréquences supplémentaires, afin de renforcer sa position face à Talpa, qu’elle ait fusionné ou non.

Il est prévu que les nouveaux permis seront délivrés pour dix ou douze ans. Dans le monde de la radio, on tient compte du fait que la prochaine vente aux enchères FM sera la dernière, car la radio Internet et le DAB+ sont en hausse, et le côté technique de la FM est relativement coûteux.



ttn-fr-33