Antonella Baccaro (photo de Carlo Furgeri Gilbert).

Sle dîner d’abord : le téléphone portable sonne. C’est un message WhatsApp qui me vient de une amie chez qui une petite-fille en pleine crise d’adolescence a été envoyée une semaine au bord de la mer. « Que vais-je lui faire faire ? Mais va-t-il me parler ou va-t-il bouder tout le temps ? elle s’est déjà défoulée.

Mais cette fois, il ne m’envoie qu’une photo : je reconnais à peine le étagère sous le miroir de sa salle de bain d’invités, remplie de bouteilles et flacons. Elles me paraissent cosmétiques : « Avez-vous eu une crise de senior ? » je blague. « Pas question – dit-elle – : ce sont toutes des affaires de petite fille. Mais à votre avis, dois-je le lui retirer ?

Excessif. Deuxième scène : rayon cosmétique d’un grand magasin. Cela fait cinq minutes que la mère et la fille se tiennent devant l’étagère qui m’intéresse. Il y a un microdrame en cours: la petite fille, peut-être même pas quatorze ans, demande de la niacinamide pour éclaircir sa peau mais pour sa mère ce nom lui rappelle une substance psychotrope de sa jeunesse. Au final ils s’accordent sur un acide hyaluronique plus rassurant et un patch pour les poches sous les yeux. Oui.

Dernière scène: l’influenceur est en pleine hystérie. Son visage ressemble aujourd’hui à une carte. Je trouve ça étrange, étant donné qu’il existe des filtres miraculeux pour être parfait. Mais cette fois, elle a décidé de laisser tomber le masque. « Après avoir appliqué des crèmes et du maquillage, c’est mon visage naturel – dit-elle -. Ici, c’est la perfection !

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Son honnêteté me détourne d’une réflexion que je poursuis depuis un moment : mais étions-nous, moustaches mises à part, aussi terribles que des adolescents, sans aucun des produits cosmétiques qui font fureur dans les tutoriels aujourd’hui ? La réponse est évidemment non.

Bien entendu, dans ce journal vous avez toujours lu les conseils beauté prodigués par des confrères spécialisés. Le problème est la prolifération d’informations qui poussent les jeunes filles à tout tenter, à grands frais.. En effet, un marketing sans scrupules les a mis dans la ligne de mire, en se concentrant sur leur insécurité.

A cet âge, les problèmes cutanés graves doivent être résolus par le dermatologue avec des traitements spécifiques. Tout le reste est un jeu dangereux ce qui peut compromettre le naturel d’une peau jeune. Imperfections (à accepter) incluses.

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