Selon Amnesty International, les autorités pénitentiaires iraniennes refusent ou retardent délibérément les soins médicaux aux prisonniers malades et refusent d’enquêter sur leur mort en captivité. C’est ce que dit l’organisation des droits de l’homme dans le nouveau rapport.
L’étude décrit les décès de 92 hommes et quatre femmes dans 30 prisons depuis janvier 2010. Selon Amnesty, le nombre réel de décès dans les prisons pourrait être beaucoup plus élevé.
Sur les 96 cas enquêtés par l’organisation des droits de l’homme, 64 personnes sont mortes en prison. « Beaucoup d’entre eux sont morts dans leurs cellules, ce qui signifie qu’ils n’ont pas reçu de soins médicaux pendant leurs dernières heures. D’autres sont morts dans des cliniques carcérales mal équipées et mal dotées en personnel. Au moins 26 détenus sont décédés pendant le transport à l’hôpital ou peu après leur admission. Selon Amnesty, le personnel médical de la prison ou les autorités pénitentiaires avaient retardé le transport, entraînant la mort.
Dans au moins six cas, des détenus gravement malades ont été placés à l’isolement, dans un quartier pénitentiaire ou en quarantaine. Parmi eux, quatre prisonniers sont morts seuls. Deux ont été autorisés à se rendre à l’hôpital, mais cette aide est également arrivée trop tard.
« Dans de nombreux cas, les détenus malades ont été accusés d’avoir ‘simulé’ ou ‘exagéré’ leurs symptômes », a déclaré l’organisation de défense des droits humains. La plupart des détenus décédés étaient jeunes ou d’âge moyen. Par exemple, il y avait 23 détenus âgés de 19 à 29 ans et 26 détenus âgés de 40 à 59 ans.
Termes humiliants
Amnesty souligne qu’Ahmadreza Djalali, médecin urgentiste suédo-iranien et conférencier invité à la Vrije Universiteit Brussel, qui se trouve dans une cellule iranienne depuis près de six ans, s’est également vu refuser à plusieurs reprises les soins médicaux nécessaires. Les autorités pénitentiaires ont, entre autres, refusé de fournir une assistance médicale spécialisée après des tests sanguins alarmants. Ils ont également ignoré les conseils médicaux concernant le traitement en dehors de la prison et imposé des conditions humiliantes et punitives pour autoriser une assistance médicale », a déclaré l’organisation de défense des droits humains.
Amnesty International demande au Conseil de sécurité des Nations unies de mettre en place une procédure d’enquête et de responsabilisation « afin de rassembler des preuves des crimes les plus graves au regard du droit international et des violations des droits humains commises en Iran ».
En outre, l’organisation de défense des droits de l’homme appelle les autorités iraniennes à transférer immédiatement les prisonniers nécessitant des soins médicaux urgents vers des installations médicales à l’extérieur des prisons. Ils doivent également réformer les règles dans les prisons. Après tout, ces règles stipulent « que les directeurs de prison et les procureurs ont le pouvoir d’ignorer ou de modifier les avis médicaux et de prendre des décisions concernant le transfert des détenus malades pour traitement ».
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