Lors du sommet sur le climat COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte, la création d’un fonds pour les pertes et dommages pour les pays particulièrement vulnérables a été approuvée dans la nuit. Quelques heures plus tard, les près de deux cents pays participants sont parvenus à un accord définitif, qui met fin au sommet sur le climat après une prolongation de près d’un jour et demi. Une fois de plus, la délégation européenne a omis d’inclure dans le texte final que tous les combustibles fossiles (et donc pas seulement l’utilisation du charbon) doivent être progressivement supprimés.

L’Union européenne est donc déçue du résultat du sommet de l’ONU sur le climat. C’est ce qu’affirme le commissaire européen et vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, qui a menacé de démissionner la veille. «Cet accord est un trop petit pas en avant», déclare un critique Timmermans. Selon le Néerlandais, qui a appelé les pays participants à reconnaître que l’accord est insuffisant, trop de pays ont peur de faire les efforts nécessaires pour réduire le changement climatique.

Le chef de l’ONU, António Guterres, est également déçu du résultat du sommet sur le climat, organisé sous la bannière des Nations Unies. « Notre planète est toujours aux urgences. Nous devons maintenant réduire drastiquement les émissions et c’est un problème que cette COP n’a pas abordé », a déclaré António Guterres mécontent.

Fonds pour les pays en développement

Les pays se sont mis d’accord sur un fonds pour les pays en développement qui sont endommagés par les conséquences du changement climatique, telles que la sécheresse ou les conditions météorologiques extrêmes. Les pays qui ressentent déjà les effets du réchauffement climatique, comme le Pakistan lors de l’inondation de l’année dernière, souhaitent un tel fonds depuis un certain temps. Selon le président de la COP, Sameh Shoukry, il est « approprié » que ce fonds ait été créé lors de ce sommet sur le climat qui s’est tenu sur le continent africain.

Pendant longtemps pourtant, les marges de manœuvre semblaient peu nombreuses pour la mise en place d’un tel fonds, mais jeudi soir le négociateur européen Frans Timmermans a laissé la porte entrouverte, à condition que le fonds ne soit destiné qu’aux plus vulnérables pays et à condition que les ambitions de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 degrés Celsius soient renforcées.

Les ministres font des déclarations lors d’une conférence de presse lors du sommet sur le climat à Charm el-Cheikh, en Égypte. ©REUTERS

Comité de transition

La proposition, adoptée dimanche soir, créerait un fonds pour aider les pays en développement à faire face aux dommages causés par les effets du changement climatique, tels que les inondations, les sécheresses ou les conditions météorologiques extrêmes. Les pays les plus pauvres, qui sont les plus touchés par les effets du changement climatique, semblent avoir remporté un coup majeur. Pour de nombreuses organisations de défense des droits humains, ce fonds est donc un moment historique dans l’histoire des sommets sur le climat. Le conseiller politique Nils Mollema d’ActionAid dit qu’il est « vraiment choquant » que le fonds d’aide aux personnes vulnérables ait mis si longtemps à arriver. « C’est un point de départ crucial. »

Un soi-disant « comité de transition » composé de représentants de tous les groupes de négociation devrait veiller à ce que le fonds devienne opérationnel d’ici le prochain sommet sur le climat aux Émirats arabes unis.

Rallonges

Officiellement, le CO27 devait se terminer vendredi soir, mais comme presque toutes les précédentes conférences de l’ONU sur le climat, des prolongations ont été impliquées. Le président de la COP27, Shoukry, a déjà annoncé vendredi après-midi que le sommet se poursuivrait certainement jusqu’à aujourd’hui. Au final, les près de deux cents pays participants sont parvenus à un accord final tôt dimanche matin.

Pendant la prolongation, l’UE a continué à négocier sur un certain nombre de points importants. Par exemple, les Européens ont encore essayé – en vain – d’inclure dans le texte non seulement que l’utilisation du charbon devait être supprimée, mais tous les combustibles fossiles – y compris le pétrole et le gaz. À Glasgow, lors du sommet sur le climat l’année dernière, il n’a pas été possible d’inclure cela dans la déclaration finale. Cette année aussi, nous n’avons pas atteint cet objectif. Bas Eickhout, chef de la délégation du Parlement européen au sommet sur le climat, qualifie donc l’accord de décevant. « Aucun progrès n’a été réalisé dans l’ambition climatique par rapport à l’année dernière, dit-il. Cela signifie qu’une année climatique cruciale a été perdue ».

VOIR. « Le temps n’est pas de notre côté », a déclaré le président de la COP27 Sameh Shoukry

LIRE AUSSI :

Timmermans s’inquiète du succès du sommet sur le climat : « Aucun résultat vaut mieux qu’un mauvais résultat »

La Belgique signe un plaidoyer pour réduire à zéro les émissions du gouvernement : « Cependant, le texte final du sommet sur le climat n’est pas encore disponible »

REGARDEZ AUSSI. Frans Timmermans de la Commission européenne préférerait ne pas avoir de résultat qu’un mauvais résultat, et a même menacé de démissionner



ttn-fr-3