Les pays occidentaux évacuent les civils du Soudan, en proie à la violence continue


Au cours d’un week-end au cours duquel la violence qui s’est emparée du peuple soudanais pendant une semaine s’est poursuivie sans relâche, les pays occidentaux, dont les Pays-Bas, ont commencé à évacuer leurs ressortissants et le personnel des ambassades du pays africain.

Les Pays-Bas le font en coopération avec l’Allemagne et la France. Le ministre Wopke Hoekstra (Affaires étrangères, CDA) a qualifié dimanche l’évacuation d' »opération très complexe ». Un premier groupe de Néerlandais est parti dimanche après-midi avec un avion français. Hoekstra espérait également pouvoir déployer des avions néerlandais dimanche soir. Les évacués iront d’abord en Jordanie. Selon Hoekstra, plus de 150 Néerlandais et employés des ambassades locales veulent quitter le pays.

Plus tôt dimanche, l’armée américaine a commencé à évacuer le personnel de l’ambassade dans la capitale Khartoum. L’ambassade est fermée jusqu’à nouvel ordre. Des citoyens et diplomates français, britanniques, allemands et saoudiens, entre autres, ont également été évacués du Soudan au cours du week-end.

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Ils laissent derrière eux un pays qui, malgré les annonces répétées de cessez-le-feu, a de nouveau été ravagé par la violence ce week-end. Cela avait éclaté une semaine plus tôt entre l’armée gouvernementale soudanaise et la milice RSF dirigée par Mohamed Hamdan Dagalo (alias Hemedti), qui fait également partie des forces armées soudanaises.

Plus de 100 000 réfugiés sont attendus au Tchad voisin

Hemedti et le président et chef de l’armée soudanais Abdel Fattah Burhan ont soutenu conjointement un soulèvement populaire en 2019 qui a mis fin au règne du dictateur Omar al-Bashir. Mais maintenant, ils sont impliqués dans une lutte de pouvoir qui affecte la population civile. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les violences ont déjà coûté la vie à au moins 420 civils. Des milliers de personnes ont été blessées.

Catastrophe humanitaire

Dans la capitale Khartoum, entre autres, une catastrophe humanitaire est imminente : bien que de nombreux habitants n’aient pas assez de nourriture, d’eau potable et de médicaments, ils sont souvent incapables de sortir de chez eux en raison des bombardements incessants. La plupart des magasins sont également vides et fermés.

Pourtant, quelque dix à vingt mille Soudanais ont déjà réussi à fuir vers le Tchad, a déclaré Pierre Honnorat, directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies dans le pays voisin du Soudan, à l’agence de presse Reuters. Là, ils rejoignent les quelque 400 000 Soudanais qui ont été pris en charge dans des camps de la zone frontalière après les précédentes flambées de violence.

Honnorat attend encore plus de réfugiés, en particulier des villes frontalières, où de nombreuses personnes sont désormais piégées. « Le Programme alimentaire mondial se prépare à accueillir au moins 100 000 personnes. Il est probable qu’il y en aura d’autres », a-t-il déclaré. Il concerne principalement les femmes et les enfants.



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