Les pays doivent rapidement s’ouvrir face aux « logiciels espions »


La Pologne, la Grèce, la Hongrie, l’Espagne et l’Azerbaïdjan devraient s’ouvrir d’ici trois mois sur la manière dont les logiciels espions ont été utilisés ces dernières années. Des recherches indépendantes doivent également être menées sur les abus avérés de logiciels espions contre des politiciens de l’opposition, des militants des droits de l’homme, des avocats et des journalistes. C’est ce qu’exige l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, qui veille au respect de la Convention européenne des droits de l’homme.

Les élections polonaises de 2019 ont été injustes en raison de l’utilisation de logiciels espions, déclare l’Assemblée par l’intermédiaire du rapporteur Pieter Omtzigt. Le chef de campagne de l’opposition a été mis sur écoute. « C’est pire que le Watergate. »

D’autres pays connus pour avoir acheté des logiciels espions, notamment les Pays-Bas, sont invités à faire preuve de transparence à ce sujet. Ils doivent également indiquer clairement quelles garanties juridiques existent pour empêcher l’utilisation abusive des logiciels espions et modifier leurs lois si nécessaire pour renforcer le contrôle démocratique de leur utilisation.

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Pégase et prédateur

L’assemblée a voté mercredi soir à Strasbourg les recommandations d’un rapport élaboré par une commission dirigée par l’Omtzigt. La raison en était une série de révélations sur l’utilisation abusive de logiciels espions. Des exemples bien connus de tels logiciels sont Pegasus et Predator. Le rapport, très critique, a été adopté à une large majorité, malgré les critiques de l’Espagne et de la Hongrie.

Les parlementaires de différents pays ont noté que la législation sur la surveillance numérique est loin d’être à la hauteur de ce qui est technologiquement possible. Cela laisse trop de place à une mauvaise utilisation de la technologie. L’assemblée a également voté un moratoire sur l’utilisation des logiciels espions jusqu’à ce que la législation soit améliorée.

Contrairement au Pegasus israélien, le Predator est fabriqué en Europe et exporté depuis l’Europe. Suite à des révélations, entre autres CNRC Il y aura un débat en séance plénière au Parlement européen la semaine prochaine sur le contournement des restrictions à l’exportation lors de ventes vers des pays où les droits de l’homme sont structurellement violés.



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