Aux Pays-Bas, une majorité de partis souhaitent que la famille royale paie des impôts. Un accord pourrait également inspirer la politique belge, car notre monarchie coûte beaucoup plus cher par citoyen. « La bourse pour Laurent et Astrid ? Le Premier ministre a dit à l’époque que c’était une erreur.
Malgré leur talent presque homérique pour couper des rubans et se tenir debout sur des boîtes à biscuits, la rumeur veut que même les membres de la famille royale ne soient que de simples mortels. C’est une forme de calomnie qui va coûter cher à la monarchie néerlandaise : pour la première fois dans l’histoire parlementaire, il y a une majorité des deux tiers à la Chambre des représentants pour mettre fin au régime fiscal favorable aux Oranges. La famille royale ne paie actuellement ni salaire ni impôt sur le revenu, ce qui est plutôt désagréable pour les citoyens qui ne disposent pas de quelques litres de sang bleu.
« Que vous soyez roi, que vous travailliez dans le secteur de la santé ou du bâtiment, vous ne payez que des impôts », a suggéré le député Senna Maatoug (GroenLinks-PvdA). Un appel que même le vainqueur des élections, le PVV, qui n’est généralement pas la voix la plus forte dans les débats sur l’égalité, a soutenu.
Facture d’énergie
Quand il pleut à Amsterdam, il dégouline à Bruxelles. Après tout, nous réclamons également certaines restrictions sur les flux d’argent vers la famille royale. Une comparaison entre les deux pays montre que les Belges économes ont encore plus de raisons de jouer avec leurs fantasmes républicains au fond. La monarchie néerlandaise coûtera cette année aux contribuables 55,9 millions d’euros, contre 43,3 millions d’euros en Belgique. Notre pays étant plus petit, ce montant pèse davantage sur le budget. Cette année, 3,7 euros seront versés à Laeken pour chaque Belge, alors qu’aux Pays-Bas, ce montant n’est que de 3,1 euros.
« Il faut pourtant être prudent lorsque l’on compare ces chiffres entre différents pays », déclare un expert en redevances. Les dernières nouvelles Wim Dehandschieter. Des règles fiscales différentes s’appliquent à certaines familles royales et elles n’incluent pas toujours les mêmes coûts dans leur budget central.
Quiconque regarde uniquement les subventions, par exemple, remarquera une différence significative entre les Pays-Bas et la Belgique. Willem-Alexander et Máxima reçoivent la somme non déraisonnable de 8 millions d’euros, la princesse Beatrix doit se contenter de 1,8 million d’euros. D’un autre côté, il semble que le roi Philippe remporte le jackpot avec son budget de fonctionnement exonéré d’impôt de 15 millions d’euros, mais il doit également payer une grande partie de son personnel avec ces revenus, organiser des activités et payer les factures d’énergie.
Ce sont des comptes que les Oranges règlent avec l’argent d’une autre cagnotte : ils reçoivent une enveloppe de 36,7 millions d’euros pour les dépenses dites fonctionnelles. Cela concerne également les frais de personnel et les investissements en équipements. Les princesses héritières belges et néerlandaises rembourseront leurs prestations jusqu’à ce qu’elles puissent exercer davantage d’activités officielles.
La monarchie néerlandaise économise de l’argent en n’accordant pas de subvention au frère de Willem-Alexander. Chez nous, la princesse Astrid et le prince Laurent reçoivent respectivement 404 000 euros et 388 000 euros. « Lorsqu’Albert fut proposé pour devenir roi en 1993, il obtint ces subventions lors de négociations avec Jean-Luc Dehaene. Le Premier ministre a déclaré plus tard que c’était une erreur qu’il avait commise dans le feu de l’action. Leur subvention est une exception», déclare Dehandschieter.
Il s’agit d’un péché originel qui semble agacer certains membres de la famille royale eux-mêmes, même s’ils paient, à l’exception de Filip, des impôts sur le revenu. Laurent notamment porte son chèque sur ses épaules tel un Atlas moderne et ne manque jamais une occasion de dire aux médias qu’il préfère remettre l’argent. Au moins, il serait ainsi libéré de l’ingérence invétérée de la politique belge. Une médaille pour le courage et l’abnégation semble appropriée.
Financer une famille royale coûte cher, mais Dehandschieter souligne que cela profite également à la population. Par exemple, lors de visites d’État à l’étranger, la présence du couple royal peut ouvrir certaines portes aux chefs d’entreprise et PDG qui l’accompagnent. « Cela fonctionne certainement bien dans d’autres monarchies, mais il est également très apprécié en Asie et au Moyen-Orient. »
Scandale financier
Outre cette valeur ajoutée économique, un monarque peut également peser sur les négociations diplomatiques. Par exemple, lors des négociations pour la libération d’Olivier Vandecasteele d’Iran, le roi Philippe a contacté le sultan d’Oman, pays où aurait lieu l’échange. Ces méthodes plus subtiles ne sont jamais mentionnées dans les rapports économiques, mais elles font une différence.
« Willem-Alexander est parfois surnommé le roi des vacances parce qu’il séjourne très souvent à l’étranger », explique Dehandschieter. Ensuite, Filip, qui joue également un rôle dans la formation du gouvernement, joue un rôle plus actif.
Alors que les monarchies aux Pays-Bas et en Belgique restent relativement coûteuses, des pays comme le Danemark, la Suède ou l’Espagne montrent que les choses peuvent être faites différemment. Lorsque le roi espagnol Felipe est arrivé au pouvoir, il a immédiatement réduit les ressources opérationnelles de la monarchie. Cela était également dû au scandale financier entourant son père, Juan Carlos, et à la popularité limitée de la famille royale en Espagne. Après tout, dans un pays où divers groupes républicains luttent déjà pour l’autonomie, il est plus sage de ne pas laisser cette question trop largement en suspens.