Les Pays-Bas sont au premier niveau d’une crise du gaz : qu’est-ce que cela signifie ?

La guerre en Ukraine menace l’approvisionnement en gaz néerlandais. C’est pourquoi le ministre Rob Jetten (Climat et Énergie) et le secrétaire d’État Hans Vijlbrief (Mines) ont annoncé lundi le premier niveau d’une crise du gaz. Avec cela, le plan de protection et de récupération des gaz de 2019 entre en vigueur. En quoi consiste ce plan et quelles mesures le gouvernement peut-il prendre maintenant ?

Dans le plan de protection et de récupération du gaz, il a été convenu quelles mesures le gouvernement peut prendre si le gaz naturel est insuffisant ou s’il y a une menace de pénurie de gaz. Le plan définit trois niveaux de crise : alerte précoce, alerte et urgence.

Jetten a donc annoncé l' »alerte précoce » lundi, car il existe une menace réelle que des problèmes puissent survenir avec l’approvisionnement en gaz. Selon Jetten, la guerre en Ukraine est la raison de l’annonce du premier niveau d’alerte. Depuis ce mois-ci, la Russie a partiellement cessé de fournir du gaz aux Pays-Bas. D’autres pays européens ont également été (partiellement) coupés de leur approvisionnement en gaz, ce qui inquiète de plus en plus le gouvernement.

Concrètement, le premier niveau d’alerte signifie que les compagnies gazières doivent désormais fournir quotidiennement des précisions supplémentaires sur les approvisionnements et les stocks actuels de gaz. Si cela devient trop bas, le cabinet peut décider si d’autres mesures sont nécessaires.

La rigueur de ces mesures dépend de la gravité de la situation. Une échelle de mesures a été établie à cet effet dans le Plan de Protection et de Valorisation des Gaz. Ce sont des mesures qui deviennent plus sévères à mesure que les pénuries menacent d’augmenter.

Dans l’échelle de protection, une distinction est faite entre trois types de clients gaz. Dans la première catégorie se trouvent les « gros consommateurs » : les grandes entreprises et industries. Viennent ensuite les PME et les centrales électriques de catégorie 2. Les ménages, la santé et les PME qui ne peuvent pas passer à d’autres combustibles que le gaz relèvent de la catégorie 3.

L’échelle des mesures du Plan de Protection et de Valorisation des Gaz vise à toucher le moins ou pas du tout les catégories inférieures. Les ménages et les soins de santé ne devraient donc être que les derniers à remarquer quoi que ce soit des mesures.

Ce sont les onze mesures que le cabinet peut prendre (dans l’ordre)

  • 1. Une campagne gouvernementale pour demander aux Néerlandais et aux entreprises d’utiliser moins de gaz. Cela se produit maintenant avec le bouton Tourner aussi
  • 2. Les pays voisins sont invités sur une base volontaire à acheter moins de gaz aux Pays-Bas
  • 3. Les entreprises néerlandaises sont invitées à réduire leur consommation de gaz
  • 4. Une redevance supplémentaire sur le gaz naturel pour les entreprises et les industries
  • 5. Obliger les industries à passer à un autre type de carburant
  • 6. Forcer les centrales électriques à changer de carburant
  • 7. Fermeture des clients non protégés (industries et grandes entreprises) du gaz
  • 8. Les clients non protégés par la solidarité (PME, production d’électricité cruciale) coupent le gaz
  • 9. Demander de l’aide à d’autres pays de l’UE
  • 10. Les clients protégés par la solidarité, comme les établissements de santé, coupent le gaz
  • 11. Fermeture de régions entières aux Pays-Bas et arrêt de l’exportation totale de gaz

En attendant, le cabinet se prépare déjà pour anticiper une éventuelle pénurie de gaz. Par exemple, la restriction de production des centrales électriques au charbon a été levée lundi. Avec cela, le ministre Jetten et le secrétaire d’État Vijlbrief espèrent qu’il y aura assez d’énergie pour tout le pays cet hiver. En produisant plus d’énergie avec des centrales au charbon, moins de gaz est nécessaire. De cette façon, les installations de stockage de gaz seront mieux remplies à l’avenir.

Si cette mesure n’aide pas suffisamment et qu’il existe néanmoins une menace de rupture d’approvisionnement en gaz, le gouvernement peut passer au deuxième niveau d’une crise du gaz : les alarmes. Cela signifie que des mesures seront à nouveau prises. Les pays voisins peuvent être invités à fournir volontairement du gaz supplémentaire ou à acheter moins de gaz aux Pays-Bas.

Si cela n’aide pas non plus, le troisième et dernier niveau du plan de protection et de récupération des gaz entre en vigueur. Dans ce cas, il y a une crise du gaz ou une urgence et les mesures deviennent beaucoup plus strictes. On se retrouve alors dans une situation où il n’y a pas assez de gaz pour chauffer les maisons et les hôpitaux, par exemple. Les mesures les plus dures seront imposées, comme l’arrêt obligatoire des gros consommateurs ou obligeant les centrales électriques et les industries à utiliser des carburants autres que le gaz.

Ce n’est pas encore le cas, ont souligné lundi Jetten et Vijlbrief. Dans un avenir rapproché, le gouvernement veut miser encore plus sur l’épargne. Par exemple, ils veulent aider financièrement les gros consommateurs à consommer moins de gaz. Une autre possibilité est d’augmenter à nouveau l’extraction de gaz à Groningen, mais selon Vijlbrief, cela ne sera utilisé qu’en « tout dernier recours ».



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