Les Pays-Bas ne connaissent pas de pénurie de gaz, mais cela ne dit rien sur le prix du gaz

Les Pays-Bas sont à nouveau recouverts d’une couverture nuageuse grise et la température baisse. Octobre a commencé. Beaucoup de gens rallumeront les fourneaux en pensant aux prix du gaz, en pensant à la crise énergétique. Quiconque essaie de prédire les prix de l’essence regarde dans une boule de cristal, car ils sont inconstants. Qu’est-ce qui est déjà clair sur les prix du gaz pour l’hiver prochain ?

Après l’invasion des troupes russes en Ukraine, les prix du gaz ont atteint des niveaux records en raison des inquiétudes concernant les pénuries dues à la guerre. Les pénuries en elles-mêmes ne semblent pas être un problème l’hiver prochain, a écrit lundi la ministre du Climat et de la Croissance verte Sophie Hermans dans une lettre adressée à la Chambre des représentants. Les installations de stockage de gaz néerlandais, des cavités dans le sol, ont été suffisamment réapprovisionnées l’été dernier pour pouvoir passer l’hiver prochain. Les magasins étaient déjà remplis à plus de 90 % le mois dernier.

Attaque de missile iranien

Mais le fait qu’il n’y ait aucune menace de pénurie ne garantit certainement pas la stabilité des prix du gaz. En raison des troubles géopolitiques actuels et de la concurrence internationale instable pour le gaz liquéfié (GNL), le marché est toujours très nerveux – deux ans après l’invasion russe de l’Ukraine. Même si les prix du gaz ont considérablement baissé (mais restent plus élevés qu’avant la crise énergétique), les prix de l’énergie restent imprévisibles en raison de ces troubles. Les traders réagiront immédiatement à un mauvais concours de circonstances : un hiver froid, la Chine achetant soudainement beaucoup de gaz, puis les Russes fermant un gazoduc.

Il suffit de regarder ce qui s’est passé en août dernier. Au cours de la deuxième semaine de ce mois, le prix du gaz a atteint son plus haut niveau cette année. Le coût d’un mégawattheure de gaz naturel s’est élevé à environ 42 euros sur l’Amsterdam Title Transfer Facility (TTF), le plus important marché commercial de gaz en Europe. Au point le plus bas cette année – c’est-à-dire en février – il s’élevait encore à environ 25 euros. L’augmentation en août est intervenue après que l’Ukraine a envahi la région frontalière russe de Koursk le 6 août. Un important gazoduc traverse cette région, par lequel circule le gaz russe destiné à l’Europe. En outre, on craignait que l’Iran ne soit impliqué dans un conflit armé. En conséquence, l’importante route de transit du détroit d’Ormuz pourrait être fermée, empêchant l’Arabie saoudite d’exporter. De nouveaux troubles ont éclaté mardi sur le marché de l’énergie, suite aux craintes d’une attaque de missile iranien contre Israël.

La demande accrue de GNL américain en provenance d’Asie a également joué un rôle en réponse à la baisse précédente du prix du GNL, le principal concurrent européen du GNL. Personne ne peut prédire à l’avance quel sera le froid en Chine. L’augmentation en août dernier n’a pas été aussi extrême qu’en 2022, lorsque les prix du mégawattheure de gaz naturel ont dépassé largement la centaine d’euros.

La demande de gaz aux Pays-Bas est instable

Outre les tensions géopolitiques, les tempêtes influencent également les prix, explique un porte-parole d’Eneco, quoique dans une moindre mesure. Par exemple, la situation s’est tendue en septembre lorsque la tempête Francine, qui s’est développée sur le golfe du Mexique, s’est dirigée vers plusieurs usines de transformation du gaz naturel en gaz liquéfié, également pour l’Europe, mais les conséquences ont finalement été limitées.

Pot de 578 millions

Et puis, la demande de gaz aux Pays-Bas est également instable. Pendant la crise énergétique, certains ménages ont été contraints de consommer moins de gaz en raison des prix élevés. Mais que se passera-t-il si les prix de l’essence baissent l’hiver prochain ? Les gens commenceront-ils à utiliser davantage de gaz en masse, ce qui se traduira par une hausse des prix du gaz ?

Enfin, la fiscalité joue un rôle majeur dans le prix final à la consommation. Le jour du budget, le cabinet Schoof a annoncé qu’il réduirait la taxe énergétique sur le gaz à partir de l’année prochaine de 2,8 cents par mètre cube pour les 2 premières tranches. L’institut budgétaire Nibud a calculé qu’un ménage moyen (qui consomme environ 1 200 mètres cubes de gaz par an) économiserait 33,60 euros par an.

Le gouvernement réservera 60 millions d’euros sur les deux prochaines années aux personnes à faibles revenus qui ont des difficultés à payer leurs factures d’énergie. Le gouvernement a également préparé une enveloppe de 578 millions pour l’année à venir pour aider les gens à rendre leur maison plus durable, par exemple avec une meilleure isolation. Durant la crise énergétique, les ménages ont massivement fait mieux isoler leur logement en réponse à la hausse des prix. Ce pic est à nouveau en train de s’atténuer, explique Milieu Centraal. Selon l’organisme d’information, il y a encore beaucoup à gagner.






ttn-fr-33