Les partisans du vice-président argentin affrontent la police : « Si vous venez à Cristina, le bordel va éclater »


Mise à jourLors d’affrontements dans la capitale argentine Buenos Aires entre la police et des partisans de la vice-présidente Cristina Fernández de Kirchner, 14 policiers ont été blessés samedi après-midi. Quatre manifestants ont été arrêtés. Cela est rapporté par les médias locaux et les responsables gouvernementaux.

Des milliers de partisans de Fernández de Kircher sont descendus dans la rue à travers le pays samedi pour soutenir l’homme politique. Fernández de Kirchner risque jusqu’à 12 ans de prison et une interdiction d’exercer une fonction publique. L’ancienne présidente (2007-2015) aurait dirigé une organisation criminelle pendant son mandat et confisqué un milliard d’euros à l’État.

Avec son défunt mari et ex-président Néstor Kirchner, elle a livré toute une série de contrats gouvernementaux à des entrepreneurs du bâtiment amis. Une partie des coûts de construction accrus est ensuite revenue aux Kirchner. Le vice-président a toujours nié ces allégations.

Les manifestants affirment que Fernández de Kirchner est victime d’une chasse aux sorcières à motivation politique. Kirchner, 69 ans, dirige l’aile gauche de la coalition péroniste qui dirige l’Argentine depuis fin 2019.

Dans l’après-midi, des manifestants ont affronté la police après l’utilisation de gaz lacrymogènes, de balles en caoutchouc et d’un canon à eau. (27/08/22) ©AFP

La plus grande manifestation a eu lieu samedi à l’appartement du vice-président à Buenos Aires. Depuis la condamnation du parquet, en début de semaine, des manifestants bivouaquent dans la rue du domicile du vice-président. Cela s’est accompagné de percussions, de chants, de fumée de barbecues de rue improvisés et de feux d’artifice, au grand mécontentement de la plupart des résidents locaux.

Le quartier résidentiel chic, Recoleta, est connu comme un bastion de l’opposition nationale, qui dirige la capitale argentine. La police de la ville avait donc mis en place des barrières de foule pour empêcher un autre grand rassemblement.


Cependant, les péronistes prennent cela comme une provocation. C’est pourquoi plusieurs dirigeants du mouvement politique de Fernández de Kirchner ont de nouveau appelé à manifester dans l’appartement. Des milliers de militants ont répondu. « Quand tu viendras à Cristina, tout le désordre éclatera » est venu d’innombrables gorges à Buenos Aires.

Dans le courant de l’après-midi de samedi, lorsque les manifestants ont tenté de faire tomber les barrières anti-écrasement, la police est intervenue avec des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et un canon à eau.

Le maire de Buenos Aires Horacio Larreta n’a pas eu un bon mot pour Fernández de Kirchner samedi : « La vice-présidente cherche une solution à ses problèmes judiciaires dans la rue, en faisant monter les Argentins les uns contre les autres. Nous ne permettrons pas cela.

Selon le président argentin Alberto Fernández (sans lien de parenté, ndlr), le gouvernement de la ville est responsable des troubles : « L’opération policière a créé un climat d’insécurité et d’intimidation ». Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme se sont également plaintes : « Nous sommes très préoccupés par la manière dont le vice-président est persécuté et la répression aujourd’hui. Cela ne devrait plus se reproduire. Dans une démocratie, les gens ont le droit de manifester et de défendre leurs idées. Le manifeste a été signé par les Foolish Mothers, entre autres.

La vice-présidente Cristina Fernandez de Kirchner s'adresse à la foule.  (27/08/22)

La vice-présidente Cristina Fernandez de Kirchner s’adresse à la foule. (27/08/22) ©AFP

Plus tard dans la soirée, la vice-présidente est descendue de son penthouse dans la rue pour s’adresser à ses partisans : « Même si je vivais mille ans, je n’aurais pas assez de temps pour vous remercier. » Après de vives critiques de l’opposition, elle a appelé ses partisans à rentrer chez eux : « La journée a été longue ».

Le 5 septembre, la défense se tournera vers l’affaire de corruption contre le vice-président. Le verdict est attendu d’ici la fin de l’année.

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