L’argent liquide coûte plus cher. Une analyse de la Banque d’Italie, citée au Parlement par le chef de la recherche économique Fabrizio Balassone – audition à la base des frictions avec le gouvernement – met en lumière les faits faisant référence à une enquête de 2016.
Qu’est-ce qui ressort de l’étude intitulée « Le coût social des instruments de paiement en Italie ? A première vue, les espèces peuvent être perçues comme le moyen de paiement le moins cher par les entreprises et les commerçants si elles sont proportionnées à la transaction individuelle (0,19 euro) compte tenu également du fait que ces opérateurs ne supportent pas entièrement les coûts directement imputables aux espèces. Toutefois, si proportionnel à un pourcentage de la valeur de la transaction, le coût privé des espèces (1,10 %) est le plus élevé en raison des charges (variables) plus élevées associées à la sécurité (par exemple, vol, transport d’objets de valeur, assurance). Le coût annuel total pour les commerçants peut être estimé de l’ordre de 3,8 milliards d’euros (0,23 % du PIB) ; la valeur de la facture d’achat moyenne est sensiblement en ligne avec celle de l’enquête précédente (17 euros, la valeur médiane étant de 19).
Économies liées à la migration vers des outils électroniques
En plus des espèces – écrit Bankitalia – pour les recouvrements, les commerçants acceptent davantage les cartes de paiement, tandis que pour les entreprises, ils détectent principalement les virements électroniques et les prélèvements automatiques. Par rapport à l’enquête précédente de 2009, il y a un diminution significative des coûts d’acceptation des cartes – tant en termes unitaires que par rapport aux dépenses réalisées – qui reflète principalement la baisse des commissions d’interchange après l’entrée en vigueur du règlement y afférent (Encadré : L’impact de l’IFR sur les commissions marchandes) 23 ; le coût d’une transaction par carte semble inférieur à celui des espèces s’il est mesuré en pourcentage du montant de la transaction (0,65 %).
La carte de paiement (débit et crédit) semble être utilisée pour les paiements de des montants moyens de 50 à 70 euros, selon le type de commerçant (par exemple le montant moyen du ticket de caisse avec carte dans les supermarchés est inférieur à celui des magasins spécialisés). Par ailleurs, les résultats de l’enquête révèlent une économie globale des ressources dédiées à la production et à l’utilisation des moyens de paiement du fait de la migration progressive vers les instruments électroniques (virements, prélèvements et cartes) des supports papier (espèces et chèques) : les le coût social (net total) en Italie est estimé à 11,9 milliards d’euros, soit 0,71 % du PIB, une valeur inférieure de 1,2 milliard à celle enregistrée lors de l’enquête précédente 17 (12,6 milliards d’euros, 0,81 % du PIB).
L’utilisation d’outils alternatifs augmente
Dans la période entre les deux enquêtes (2009-2016), on a observé une croissance progressive de l’utilisation d’instruments de paiement alternatifs aux espèces – virements, prélèvements et surtout cartes – en raison à la fois l’évolution rapide des technologies, et des interventions réglementaires pour soutenir l’efficacité et la sécurité. Ces évolutions ont permis d’économiser des ressources dédiées à la production et à l’utilisation des services de paiement d’environ un milliard d’euros (0,10 % du PIB). Pour le système dans son ensemble, les coûts estimés pour tous les instruments de paiement. ils s’élèvent à environ 13,6 milliards d’euros (0,80 % du PIB, 0,90 en 2009) ; 48,2 % de ces coûts sont supportés par les intermédiaires financiers, les 51,8 % restants par les entreprises et les commerçants. Les espèces coûtent 7,4 milliards (0,44 % du PIB) à notre système, une valeur inférieure à celle de l’enquête précédente (7,9 milliards d’euros, 0,49 % du PIB) en raison de la réduction du nombre de transactions effectuées avec ce moyen (de environ 86 à 80 pour cent) et la plus grande efficacité des circuits de distribution d’espèces.