Les négociations sur les milliards sont « difficiles »: le gouvernement et Engie ne sont pas encore parvenus à un accord sur les déchets nucléaires

Les négociations entre le gouvernement De Croo et Engie sur une facture maximale pour l’élimination des déchets nucléaires belges sont « difficiles ». Un mois après l’échéance, il ne semble pas y avoir d’atterrissage en vue pour le moment.

Jérôme Van Horenbeek

Il n’y a pas de négociation à Pâques et le lundi de Pâques, mais il y a les jours d’avant. Les pourparlers se poursuivent cette semaine. L’intention du gouvernement De Croo est de conclure un accord « dans un avenir prévisible » sur la facture maximale pour l’élimination des déchets nucléaires belges. Il s’agit d’une facture maximale qui peut s’élever à 20 milliards d’euros ou plus.

Selon des sources bien informées, les négociations s’annoncent « difficiles ». Il y a donc beaucoup d’argent en jeu. « Si nous le voulons, nous aurons un accord demain. Si nous cédons et faisons quelques milliards de la facture maximale, alors Engie mordra immédiatement. Mais cela ne peut pas être l’intention. Aucune percée n’est attendue dans les prochains jours.

Les cabinets du Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) et de la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen) mènent les négociations pour le gouvernement fédéral. Pour Engie, la top woman Catherine MacGregor a le dernier mot.

Russie

Depuis mars 2022, le gouvernement De Croo et le français Engie discutent d’un redémarrage de Doel 4 et Tihange 3. Les centrales nucléaires doivent contribuer à assurer l’approvisionnement énergétique maintenant que l’approvisionnement en gaz russe est coupé et que la France est en difficulté avec ses centrales nucléaires. Il existe un accord de démarrage depuis janvier 2023. Cela doit maintenant être approfondi.

L’introduction d’une facture maximale pour l’élimination des déchets nucléaires belges est un atout important pour l’énergéticien. L’accord initial (un « cahier des charges ») prévoit que la facture serait établie « mi-mars », sur la base des devis de la Commission des Installations Nucléaires et du gestionnaire de déchets ONDRAF/NIRAS. Ces estimations sont prêtes. Un montant par mètre cube a été calculé pour les déchets faiblement radioactifs et un montant par mètre cube pour les déchets hautement radioactifs.

Il est possible que les négociations s’éternisent pendant plusieurs semaines, qui sait, des mois. Pour le redémarrage de Doel 4 et Tihange 3 d’ici novembre 2026, ce n’est pas immédiatement un problème, précise le gouvernement. La nouvelle qu’Engie ne veut pas encore commander de nouveau combustible nucléaire pour les deux centrales nucléaires ne sonne pas non plus la sonnette d’alarme.

Retard

« Engie a demandé à son fournisseur espagnol de reporter cette commande. Mais on nous a assuré que cette livraison arrivera quand même à temps pour le redémarrage fin 2026 », explique une source. Selon les spécialistes, une telle commande prend deux ans et demi. Engie a précédemment indiqué qu’il ne prendrait aucun risque financier sans certitude sur l’extension.

Les études préparatoires aux travaux de maintenance nécessaires sur les centrales nucléaires de Doel 4 et Tihange 3 ont déjà commencé, depuis janvier. Le gouvernement a débloqué 19 millions d’euros pour cela lors du récent examen du budget.

Selon l’accord initial, le gouvernement De Croo ne donnera son approbation définitive pour la « partie hautement radioactive » de la facture maximale qu’au printemps 2024. D’ici là, il devrait être clair si Engie fait tout son possible pour que Doel 4 et Tihange 3 soient prêts à temps. S’il s’avère que ce n’est pas le cas, le gouvernement ne donnera pas son approbation. La «partie faiblement radioactive» du projet de loi ne recevra le feu vert qu’une fois l’extension terminée. En principe, c’est fin 2026.



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