Les « NarcoFiles » dénoncent le trafic de cocaïne colombienne vers la Belgique

La Belgique figure en bonne place dans les NarcoFiles, « la plus grande fuite jamais réalisée de documents judiciaires sur le trafic de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud ». Knack et De Tijd ont écrit ceci lundi après une enquête sur 7 millions de courriels révélant comment les cartels de la drogue colombiens font passer clandestinement des tonnes de coke à Anvers.

À la fin de l’année dernière, Knack et De Tijd ont commencé à enquêter sur tous les documents divulgués – des courriels du ministère public colombien – faisant référence à la Belgique. Le projet journalistique international, en collaboration avec plus de 40 autres médias du monde entier, a été dirigé par le collectif Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), en partenariat avec le Centro Latinoamericano de Investigación Periodística (CLIP).

L’étude NarcoFiles met en lumière le fonctionnement des cartels de la drogue en Colombie, le pays qui produit environ 60 % de la cocaïne consommée dans le monde. La Cordillère est un tel cartel. Elle a été fondée il y a vingt ans par le commandant paramilitaire Carlos Mario Jiménez, surnommé Macaco. L’organisation compte plusieurs centaines de membres. Les documents divulgués montrent que La Cordillera expédie principalement vers la Belgique la cocaïne destinée au marché européen, selon Knack et De Tijd.

Réseaux lâches

Outre les grands cartels, il existe également en Colombie des gangs plus petits qui assurent le trafic vers notre pays. Ils forment de plus en plus de réseaux plus lâches avec d’autres gangs. Depuis que les autorités colombiennes ont signé un accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires marxistes de Colombie (FARC) en 2016, qui contrôlaient jusqu’à 40 % du commerce mondial de cocaïne, les dissidents des petites organisations ont continué à conserver leur part du trafic de cocaïne. .

Les NarcoFiles donnent également une image de ce qui se passe avant qu’une importante cargaison de cocaïne n’arrive dans le port d’Anvers. Par exemple, les passeurs utilisent des vedettes rapides pour monter sur un porte-conteneurs à l’aide d’une échelle, ou « cajas de mar », des tubes métalliques remplis de coke fixés à la coque d’un navire. Depuis 2019, les plongeurs du port d’Anvers recherchent également ce dernier.

De 2017 à 2021, les autorités colombiennes ont intercepté dans cinq ports majeurs au moins 17,7 tonnes de cocaïne à destination d’Anvers.

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