Les merveilleuses possibilités de l’hiver


Restez informé avec des mises à jour gratuites

Cette année, je suis absent de chez moi pendant 13 jours, la majeure partie du mois de janvier. C’est 13 jours de plus que ce que j’aurais souhaité. Même si cela se passe rarement ainsi, j’essaie généralement de rester au même endroit pendant tout le mois de janvier et février car pour moi, l’hiver est une invitation à se replier et à se retirer. Alors que le reste du monde naturel semble entrer dans une sorte de période de jachère, je soupçonne que notre propre corps et notre esprit pourraient bénéficier du ralentissement que l’hiver nous impose.

Nous avons tendance à nous plaindre du froid, des journées sombres et des nuits prolongées, dont certaines peuvent réellement affecter négativement nos émotions. Mais l’hiver nous offre également des opportunités de renouer notre relation avec le monde naturel. Et de se rappeler que nos propres vies peuvent être vécues sous de nouveaux angles qui nous serviront non seulement pour cette saison mais aussi pour les saisons à venir.


J’aime l’apparente simplicité du tableau de Winslow Homer de 1893 « Fox Hunt ». Une couverture de neige remplit la majeure partie de la toile, avec une tache d’eau froide vert écume de mer en arrière-plan et un ciel nocturne bleu nuit. C’est un paysage désolé, évoquant un sentiment d’isolement glacial. Mais malgré les premières apparences, il se passe beaucoup de choses sur la scène. Des choses à admirer et à admirer, comme les baies rouges sur des branches fragiles qui éclatent sur la neige blanche, ou le magnifique pelage ocre du renard s’élançant dans la neige, sa patte avant coincée en l’air. Et aussi des dangers potentiels : d’un simple coup d’œil, il serait facile de rater les corbeaux noirs sur le côté droit du tableau.

L’hiver est une saison de pénurie et la survie demande plus d’efforts. Le renard chasse pour se nourrir, les corbeaux protègent leurs propres ressources. Une vigilance et une intention supplémentaires peuvent être nécessaires en hiver afin de prendre soin de notre bien-être émotionnel, spirituel et mental. Je suis beaucoup plus perspicace quant à la protection de mon temps et à la manière dont j’alloue mes énergies en hiver qu’au printemps et en été. Parce que tout est plus sobre, c’est comme une saison pour honorer des modes de vie plus calmes. Je dors plus. J’en lis plus. J’apprécie moins les activités sociales. Je marche, appréciant la fraîcheur de l’air. Le monde est si différent cette saison et cela m’apprend à voir différemment.


« La Pie » de Claude Monet (1869) © Alamy

J’adore le paysage hivernal de Monet « La Pie », peint en 1868-69. La toile représente une éternité apparente de neige et crée une représentation étonnante de la lumière vive de l’hiver, l’un des plus beaux éléments de ce qui pourrait autrement ressembler à une saison difficile. Il y a peu de choses plus magiques en hiver qu’une chute de neige fraîche qui recouvre le sol, les toits et les branches tordues des arbres. Le jeu d’ombres sur le blanc radieux crée ce doux bleu hivernal qui se reflète partout. C’est une peinture qui ressemble à une exploration de l’hiver, du froid, de la beauté, de l’isolement apparent et du manque de vie active. On imagine les animaux en hibernation et les gens enfermés derrière des portes chaudes. Seule une pie solitaire est assise au sommet d’une petite clôture en bois, comme si elle prenait un moment pour observer les performances saisonnières de la Terre.

L’hiver nous donne l’occasion de comprendre que même si les jours sont plus sombres, un nouveau type de lumière rayonnante est projeté sur le monde. Il y a des saisons dans nos vies où il semble que rien ne pousse, ne change ou ne porte ses fruits. Pourtant, lorsque les choses qui nous préoccupaient disparaissent, nous pouvons acquérir une nouvelle perspective sur nos vies ; tout comme dans l’œuvre de Monet, le paysage aride nous permet de voir plus loin vers l’horizon. L’une des plus belles offres de l’hiver est la possibilité de faire une pause et de considérer le paysage plus vaste dans lequel nous vivons.


Une peinture de deux chasseurs et leurs chiens dans la neige
« Les chasseurs dans la neige » de Pieter Brueghel (1565) © Print Collector/Getty Images

Les chasseurs dans la neige de Pieter Brueghel, 1565 est une toile pleine d’activités et de gens plongés dans la vie au fil des saisons. La moitié gauche de la toile montre des hommes revenant de la chasse, une meute de chiens traînant derrière eux alors qu’ils redescendent vers le village. Dans un coin, quelques personnes s’occupent d’un feu ; des oiseaux se perchent sur les branches sans feuilles au-dessus de nous tandis qu’en bas, nous voyons un lac gelé avec des gens qui patinent et jouent. En bas à droite du tableau, nous voyons une petite figure représentant une femme transportant du bois de chauffage sur un pont enneigé. Il y a tant de vie grouillante à voir, malgré la sombre palette de gris, de bleus et de bruns. J’aime ce travail car il montre que la vie continue pendant la saison hivernale. Le travail doit encore être fait, le jeu est encore possible, la vie doit encore être vécue. Les chasseurs n’ont pas capturé grand-chose mais ils sont quand même partis chasser.

En hiver, nous avons le temps et l’espace pour nous retirer, conserver nos énergies, réfléchir et nous retirer. C’est nécessaire. Mais il y a aussi l’appel à rester engagés dans la vie du monde, les uns avec les autres, dehors, au cœur même de la saison. Il y a une certaine revigoration qui vient du fait de respirer l’air hivernal et du choix de vivre pleinement ce qui est offert en cette saison de la vie.

Envoyez un e-mail à Enuma à [email protected] ou suivez-la sur X @EnumaOkoro

Découvrez d’abord nos dernières histoires — suivez @FTWeekend sur Instagram et Xet abonnez-vous à notre podcast Vie et art partout où tu écoutes





ttn-fr-56