Oui, je fais toujours de la musique », chuchote très laconiquement et nonchalamment Niels Frevert dans « Niendorfer Gehege ». Il y en avait pas mal qui l’avaient déjà radié après « Strange Open Me », son deuxième album de 2003, et une pause créative ultérieure.

L’ex-chanteur du groupe Nationalgalerie, qui a fait vibrer « Evelin » lors de la sixième édition de « BRAVO Hits » en 1993, projetait de muer. Niels Frevert ne voulait plus chanter contre un groupe, mais cherchait un autre moyen de souligner musicalement ses banalités quotidiennes drapées d’esthète. Finalement, il a fait le pas audacieux vers une version moderne de l’écriture de chansons et de la musique de chambre.

Un travail (très) précoce tardif

Pour la sortie de 2008 « You can let me out at the corner », l’homme à la veste froissée et aux pensées tordues posa sa guitare électrique dans le coin et engagea un certain Werner Becker pour les arrangements de cordes – quelque chose comme Anthony Ventura dans les années 70 le roi allemand de l’écoute facile. Coup d’éclat : le résultat peut certainement être décrit comme le tout premier travail tardif de Frevert. Qu’il couvre ici Hildegard Knef (et plus tard Herman van Veen) – ce n’est pas un hasard !

« Niendorfer Gehege » est la pièce maîtresse de cette danse mélancolique, mais jamais lugubre. A sa manière nonchalante, Frevert se sert d’une rencontre avec un ami d’autrefois pour décrire l’hésitation entre rapprochement et aliénation face à son propre passé. Seulement réel avec le souvenir espiègle de Kiss et « I Was Made For Lovin’ You » !


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Les cordes soupirent en accord, dans le texte le Hamburgensia sourit. Seulement l’école de Hambourg, que le « garçon qui ne pratique jamais » a laissé loin derrière lui. Peut-être que Frevert est en fait l’Allemand Nick Drake.



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