Les maîtres de vie du journaliste, écrivain et grand voyageur qui a traversé l’histoire de la République


Serena Dandini (photo de Gianmarco Chieregato).

TNous avons tous besoin de mentors, d’enseignants ou de musesquelqu’un qui nous éclaire sur le chemin semé d’obstacles de l’existence et peut-être sans le savoir, il nous donne les outils pour affronter les difficultés que chaque être humain rencontre sur son chemin.

Des repères indispensables et précieux qui vous aident à grandir même lorsque nous avons dépassé depuis longtemps la ligne d’ombre.

Parmi les nombreux mérites, c’est justement la révélation des constellations lumineuses qui ont accompagné sa longue vie qui constitue pour moi le charme le plus captivant du dernier livre de Corrado Augias, La vie s’apprend (Einaudi).

Une œuvre originale qui retrace les nombreuses étapes de l’écrivain presque nonagénaire (il le signe aussitôt !), et raconte comment romanciers, poètes et grandes figures du XXe siècle ont influencé son parcours existentiel.

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C’est un livre qui n’accepte pas de définitions, il est difficile de l’enfermer dans un mémoire ou une autobiographiemieux serait juste « un livre d’Augias ».

Un témoin du temps

L’écrivain nous a habitué depuis longtemps à un style tout à fait personnel qui nous nous sentons immédiatement plongés dans une conversation avec un vieil amile même ton agréable adopté dans les nombreuses et belles émissions télévisées qui ont jalonné sa carrière aux multiples facettes de journaliste, correspondant, auteur et présentateur de télévision et grand voyageur, mais surtout éternel curieux des mystères et des beautés de l’art et de la musique.

« La vie s’apprend » de Corrado Augias (Einaudi).

Son long voyage depuis sa naissance en 1935 devient aussi dans cet ouvrage une histoire de l’Italie.de sa belle civilisation et des figures inoubliables qui ont construit l’identité du pays, mais aussi, hélas, des moments les plus sombres de la dictature fasciste et des rafles nazi-fascistes dont il a été personnellement témoin.

Il y a la guerre, il y a les bombardements avec le tourment des morts et la naissance de la République avec ses promesses démocratiques pas toujours tenues. Et le voilà un observateur curieux prêt à témoigner de l’histoire qu’il traverse avec grâce et compétence.pour saisir pour nous l’actualité et les changements de la vie civile, dans les journaux et à la télévision où j’ai eu l’honneur de partager la naissance du RaiTre révolutionnaire d’Angelo Guglielmi.

Et je le considère dans ce domaine un vrai maître qui m’a appris à ne pas en faire trop, à toujours me préparer et surtout à ne pas avoir peur de la profondeur tout en exerçant toujours la légèreté de l’ironie, un compagnon de voyage indispensable pour survivre aux vagues agitées de la vie.

Tous les articles de Serena Dandini.

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