Les investisseurs s’emparent des obligations et des actions alors que les taux d’intérêt ont atteint un sommet


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Les investisseurs se sont débarrassés de leurs liquidités et se sont rués sur les obligations et les actions alors que la conviction grandit que les grandes banques centrales ont mis fin à leur cycle de hausse des taux d’intérêt, selon une enquête étroitement surveillée auprès des gestionnaires de fonds.

L’enquête mensuelle de Bank of America, publiée mardi, a montré qu’en novembre, les gestionnaires de fonds pariaient le plus sur la hausse des prix des obligations depuis 2009. Les trois quarts des investisseurs interrogés prédisent désormais que la Réserve fédérale n’augmentera pas davantage les coûts d’emprunt, en hausse contre 60 pour cent le mois précédent.

« Le grand changement en novembre a été. . . la conviction d’une inflation, de taux et de rendements plus faibles », a écrit Michael Hartnett, stratège en investissement chez Bank of America.

La « surpondération » des obligations reflète une conviction croissante parmi les investisseurs selon laquelle une vente massive des titres à revenu fixe mondiaux, déclenchée par la campagne historique de resserrement monétaire menée par les banques centrales au cours des deux dernières années, touche à sa fin.

Les bons du Trésor américain ont regagné du terrain depuis que les rendements ont atteint un plus haut depuis 16 ans le mois dernier, aidés par le maintien des taux par la Fed au début du mois. La Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre ont également maintenu leurs coûts d’emprunt à un niveau stable lors de leurs dernières réunions politiques.

Les gestionnaires de fonds se sont également tournés vers les actions, les privilégiant dans leurs portefeuilles par rapport aux indices de référence pour la première fois en 19 mois, selon l’enquête menée auprès des investisseurs contrôlant 553 milliards de dollars d’actifs.

À mesure que les investisseurs se sont tournés vers les actions et les obligations, le niveau moyen des liquidités est passé de 5,3 pour cent à 4,7 pour cent, son niveau le plus bas depuis novembre 2021 et la plus forte baisse mensuelle depuis janvier de cette année.

Ce tournant haussier intervient alors que les attentes d’un soi-disant « atterrissage en douceur » de l’économie mondiale ont augmenté, avec un peu plus d’un cinquième des gestionnaires interrogés prévoyant désormais un « atterrissage brutal » de récession, contre 30 pour cent en octobre.

Sur les marchés actions, les valeurs technologiques restent le pari le plus prisé après que les investisseurs se sont emparés des sociétés du secteur au rythme le plus rapide depuis mai, les laissant avec leur plus forte surpondération en deux ans.

La quasi-totalité de la hausse de 15 % du S&P 500 jusqu’à présent en 2023 est due aux « sept magnifiques » que sont Nvidia, Tesla, Meta, Microsoft, Alphabet, Apple et Amazon.

En revanche, les actions bancaires restent démodées après l’effondrement de la Silicon Valley Bank et d’une poignée d’autres prêteurs de taille moyenne en mars. Un net 10 pour cent des gestionnaires interrogés par la BofA étaient sous-pondérés dans les valeurs financières, contre 2 pour cent nets le mois dernier.

Le regain d’enthousiasme des investisseurs pour les actions s’est concentré sur les États-Unis et le Japon, qui sont désormais favorisés par rapport aux actions européennes avec la plus large marge depuis 15 ans.



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