Les inégalités se sont accrues : la plupart des gens sont devenus plus pauvres ces dernières années, tandis que quelques-uns des plus riches sont devenus deux fois plus riches.

Cela ressort clairement des dernières recherches menées par l’organisation de développement Oxfam Novib sur les inégalités de richesse dans le monde. Les différences ne font que s’accentuer. Pour la première fois depuis 25 ans, les inégalités de richesse entre le nord et le sud se sont creusées. Le Nord abrite 21 pour cent de la population mondiale et possède 69 pour cent de la richesse mondiale, selon l’étude. Les femmes sont également loin derrière les hommes en termes de richesse. Les hommes possèdent 1,5 billion d’actifs de plus que les femmes.

L’inflation est l’une des principales causes de l’augmentation des inégalités. La hausse des prix frappe plus durement les pauvres, car ils doivent consacrer la majeure partie de leurs revenus à l’alimentation et à l’énergie, deux causes majeures de l’inflation. Malgré l’inflation, les personnes les plus riches peuvent épargner et investir une part plus importante de leurs revenus et donc voir leur patrimoine croître.

Selon Oxfam Novib, les grandes multinationales contribuent également à accroître les inégalités. Les entreprises ont réalisé des bénéfices records ces dernières années. Ces bénéfices reviennent aux actionnaires et non aux employés. Sept des dix plus grandes entreprises mondiales ont un milliardaire comme PDG ou actionnaire principal. Ainsi, l’augmentation de la richesse des plus riches résulte en partie de l’explosion des profits de leurs entreprises.

La facture incombe aux salariés. Les salaires de 800 millions de travailleurs ont augmenté moins que l’inflation, érodant encore davantage leur pouvoir d’achat.

« La promesse selon laquelle une croissance économique accrue conduit automatiquement à un plus grand bien-être et à une plus grande prospérité pour tous est tenue depuis longtemps. Les grandes entreprises et les très riches en profitent particulièrement. Ce n’est pas sans raison que « saisir l’inflation » a été le mot d’ordre de l’année dernière. Les chiffres concrets de notre rapport le révèlent désormais », a déclaré Michiel Servaes, directeur d’Oxfam Novib aux Pays-Bas.

Les inégalités sont également importantes aux Pays-Bas, montre le rapport. Les 1 pour cent les plus riches des Néerlandais possèdent un quart de la richesse totale. Le nombre de milliardaires a atteint le niveau record de 51. Aux Pays-Bas, les salaires des hauts dirigeants augmentent également plus rapidement que les salaires des employés. Les hauts dirigeants des multinationales néerlandaises gagnaient après une semaine autant qu’une personne bénéficiant du salaire minimum gagnerait en un an.

Le système fiscal est une cause importante de l’augmentation des inégalités. Aux Pays-Bas, le travail est plus lourdement imposé que le capital. En pratique, cela signifie que les 1 pour cent les plus riches paient en moyenne 20 à 30 pour cent d’impôts. Alors que le Néerlandais moyen verse 40 pour cent de son salaire au fisc.

Et cela nécessite des actions, estime Servaes. Il souhaite par exemple un impôt sur la fortune supplémentaire pour les très riches. Cet argent peut ensuite être utilisé pour réduire les inégalités. « Les hommes politiques qui plaident en faveur d’une plus grande sécurité sociale doivent comprendre que cela n’est possible que grâce à une répartition plus équitable de la prospérité. Sans intervention, la croissance asymétrique ne fera que devenir encore plus asymétrique.

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