Les images de lapins blessés et morts ébranlent une fois de plus l’image d’une « viande respectueuse des animaux »


« La viande respectueuse des animaux » est devenue il y a quelques années l’expression la plus irritante de l’année chez nos voisins du nord. Tuer un animal pour le manger est une interprétation particulière de la gentillesse, c’est pourquoi. Pourtant, le secteur de la viande voudrait nous faire croire que les animaux passent le meilleur moment dans l’élevage. «Le bien-être animal est central», nous dit le secteur sur onvlees.be. Il y a quelques années, le Centre flamand de commercialisation de l’agriculture et de la pêche (VLAM), au nom de Maud Kippenbout et Sam Ham, a menti aux plus jeunes d’entre nous dans des brochures pédagogiques sur « la viande du pré à l’assiette ». Alors que la majorité des animaux aperçoivent un pré pour la première fois depuis le camion qui se dirige vers l’abattoir.

Les images réalisées en secret par des défenseurs des droits des animaux entament régulièrement cette image, comme c’est le cas cette fois-ci avec les enregistrements du organisation Du jamais vu dans l’élevage de lapins. Ces lapins vivent dans des « systèmes de parcs respectueux des animaux », selon le VLAM, dans lesquels la Flandre est « pionnière ». Cependant, les images de blessés, de morts et jetés dans leurs cages par les oreilles ne semblent pas vraiment être de quoi être fiers.

La réponse du secteur aux images de souffrance animale est généralement la même. Ils donnent une image déformée. Ce sont des exceptions, pas la règle. Même si c’était vrai, c’est problématique. En Belgique, plus de 300 millions d’animaux sont tués chaque année. Même si seulement quelques pour cent des « exceptions » souffrent, cela concerne des millions d’animaux.

Mais ce n’est pas le cas. Trop souvent, la souffrance animale est simplement ancrée dans le système. Près de la moitié des poulets de chair sont boiteux, car ils gémissent sous leur poids et leur croissance rapide. Parce que les cochons ne se rongent pas la queue par ennui, nous l’avons coupé nous-mêmes. Il a été tenu compte du fait qu’un pourcentage d’animaux, variable selon les secteurs, n’atteint même pas l’âge habituellement jeune auquel ils sont amenés à l’abattoir et – pour le dire de manière quelque euphémiste – « abandonne ».

Donner réellement la priorité au bien-être animal est souvent un ticket pour la faillite jusqu’à nouvel ordre. Une ferme d’élevage dans laquelle le bien-être animal est primordial partirait de ce dont un animal a besoin pour vivre dignement. En réalité, le bien-être doit être mis en balance avec les intérêts économiques. Et personne ne sait qui en paie habituellement le prix. C’est ce que dit même clairement la stratégie alimentaire flamande : « Nous continuons à améliorer le bien-être animal de manière réalisable ». À quel point pouvez-vous le dire sans ambition ?

Bien entendu, les éleveurs se trouvent dans une situation difficile. Les marges sont faibles et ils doivent rivaliser sur un marché international avec des concurrents où les exigences en matière de bien-être animal sont (encore) moindres. Oui, des progrès ont déjà été réalisés. Mais ce n’est pas parce que c’est meilleur qu’avant et ailleurs que c’est bon du point de vue de l’animal. Plus de bien-être animal, c’est bien, mais le consommateur ne veut pas payer pour cela, telle est une réponse souvent entendue. Peut-être qu’il serait utile de cesser de convaincre les consommateurs que l’animal dans leur assiette s’y retrouve après une vie heureuse et une mort sans douleur.



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