Les habitants d’Aerdenhout ne veulent pas de pierres d’achoppement devant la porte : "Apporte des douleurs de mémoire"

La municipalité de Bloemendaal a décidé de ne pas placer de pierres d’achoppement devant la maison où vivaient autrefois les juifs Mathilde et Samuel Barends. Les habitants de la maison trouvent la confrontation avec le passé trop douloureuse.

Pierres d’achoppement Président Steijnstraat 5 à Haarlem – NH News / Geja Sikma

« Un jugement de Salomon », estime l’échevin Henk Wijkhuisen la décision de ne pas autoriser la pose des pierres commémoratives. « Il s’agit d’un candidat juif et de résidents d’origine juive, chacun avec sa propre perspective. Dans ce cas, d’une part, il y a le désir compréhensible de placer un stolperstein et, d’autre part, la douleur du souvenir de la famille qui le placement implique, dit l’échevin.

L’initiative des plaques commémoratives est venue d’Eddy Maarsen, au nom de la fondation Zikaron. Cette fondation s’engage à maintenir vivante la mémoire des francs-maçons juifs assassinés en posant des pierres d’achoppement.

Que sont les pierres d’achoppement ?

Les pierres d’achoppement, ou Stolpersteine ​​​​comme on les appelle en réalité, sont des monuments carrés de couleur or qui se trouvent devant les maisons des personnes tuées pendant la Seconde Guerre mondiale. Les plaques portent le nom, la date de naissance, la date d’expulsion ainsi que le lieu et la date du décès des victimes. Il s’agit d’un projet de l’artiste allemand Gunter Demnig. Les plaques commémoratives sont réparties dans toute l’Europe.

Mathilde Barends et Samuel Barends ont vécu à Distellaan de 1932 jusqu’à ce qu’ils soient contraints de déménager à Amsterdam en 1942. Un an plus tard, le couple fut d’abord déporté à Westerbork, puis à Sobibor, où ils furent assassinés le jour de leur arrivée.

En raison de la confrontation avec le passé, les habitants de la maison ne se sentent pas à l’aise avec les images commémoratives. L’échevin a décidé de donner suite à cette demande, mais regrette qu’aucune autre solution n’ait été trouvée. « Malheureusement, certaines choses ne peuvent être compromises. »

Maarsen n’est pas satisfait de la décision de la municipalité. Il appelle cela « une attitude faible » et « un manque de conscience historique ». « On ne peut pas repousser l’Histoire », dit l’initiateur.



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