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Quatre des plus grands groupes de capitaux privés américains ont déployé plus de 160 milliards de dollars au cours du dernier trimestre, augmentant leurs investissements en prévision d’une reprise attendue à plein régime des transactions.
Ares, Apollo, Blackstone et KKR ont déclaré avoir investi un total de 162 milliards de dollars entre avril et juin, Apollo représentant plus de 40 % du total.
Les dirigeants des entreprises ont déclaré qu’ils se préparaient à une augmentation des activités de rachat et de fusion, alors que la Réserve fédérale américaine se rapproche d’une réduction des taux d’intérêt.
« Le marché des transactions est de retour », a déclaré Scott Nuttall, co-directeur de KKR. « Cette année, nous avons non seulement un marché ouvert, mais aussi une réserve de transactions… qui arrivent sur les marchés. Nous sommes donc optimistes. »
Les sociétés de capital-investissement disposent de plus de 2 000 milliards de dollars de liquidités, soit des capitaux qui ont été engagés, mais pas encore déployés dans des investissements, selon le fournisseur de données Preqin.
Mais une interruption de 18 mois dans la conclusion d’accords, provoquée par la série agressive de hausses des taux d’intérêt de la Réserve fédérale, a également signifié que les entreprises ont eu du mal à vendre leurs investissements existants et à restituer de l’argent à leurs bailleurs de fonds.
Certains signes montrent que le gel des transactions commence à se dissiper. Selon le fournisseur de données LSEG, les opérations de rachat ont augmenté de 28 % depuis le début de l’année pour atteindre 471 milliards de dollars.
Cela reste toutefois bien en deçà des années de boom de 2021 et 2022, et le marché atone des transactions de capital-investissement pur a conduit les grands gestionnaires d’actifs alternatifs à chercher plutôt à déployer des capitaux dans le crédit et les infrastructures.
Apollo, qui a déployé 70 milliards de dollars au cours du trimestre, a consacré 11 milliards de dollars au financement de la construction par Intel d’une usine de fabrication de puces en Irlande.
Plus de 13 % des 34 milliards de dollars investis par Blackstone au cours du trimestre ont été utilisés pour ancrer un plan de financement par emprunt de 7,5 milliards de dollars pour la société technologique CoreWeave.
Depuis la fin du trimestre en juin, on a néanmoins assisté à un certain nombre de rachats très médiatisés.
Apollo a conclu une série d’accords de plusieurs milliards de dollars, notamment l’acquisition du groupe britannique de livraison de colis Evri et de la société de jeux Everi. Le coprésident de la société, Scott Kleinman, a estimé que la société avait conclu cinq accords d’une valeur totale de 15 milliards de dollars, dette comprise, au cours des deux derniers mois. « Notre pipeline d’accords semble solide à partir de maintenant », a-t-il déclaré.
KKR a également annoncé le rachat du courtier Janney Montgomery Scott, l’acquisition pour 4,8 milliards de dollars de l’entreprise de technologie éducative Instructure, et a conclu une coentreprise avec T-Mobile pour acheter le fournisseur de haut débit Metronet.
Et cette semaine, les sociétés de capital-investissement TowerBrook Capital Partners et Clayton, Dubilier & Rice ont remporté une bataille pour le rachat du fournisseur américain de technologies de l’information dans le domaine de la santé R1 RCM avec une offre d’une valeur de 9 milliards de dollars dans ce qui est probablement l’une des plus grosses opérations de rachat de l’année.
« L’indicateur de ma mallette continue de se remplir et indique qu’il devrait y avoir des niveaux croissants d’activité de transaction », a déclaré le président de Blackstone, Jon Gray, en référence au nombre de feuilles de conditions d’accords remplies dans sa mallette.
« Le fait que nous assistions à une baisse des taux, à des marchés plus propices, à ce que davantage de personnes envisagent de vendre des actifs, je pense qu’à mesure que le marché des introductions en bourse rouvrira, nous devrions en voir davantage », a-t-il ajouté.
Ares, un gestionnaire d’investissement spécialisé dans le crédit, a également indiqué qu’il observait une reprise des nouvelles activités de rachat. Le directeur général d’Ares, Michael Arougheti, a déclaré au Financial Times que les banques et les fonds de crédit privés étaient de plus en plus sollicités pour constituer de nouveaux montages de financement de rachat au lieu de simplement refinancer la dette existante ou de financer de petites acquisitions.
D’autres groupes d’investissement privés, dont Brookfield, Carlyle et TPG, publieront leurs résultats la semaine prochaine.