Les Français vont aux urnes aujourd’hui : c’est l’enjeu

Comment sont organisées les élections législatives ?

En France, la Assemblée nationale, la Chambre des représentants française, élue à deux tours de scrutin. La première aura lieu dimanche. Le pays est divisé en 577 circonscriptions, chacune associée à un siège. Les députés sont donc souvent ancrés localement, même si ce n’est pas obligatoire. Onze sièges sont réservés aux Français de l’étranger.

Tous les candidats qui obtiennent au moins 12,5 % des voix dans leur circonscription au premier tour passeront au second tour décisif. Elle aura lieu une semaine plus tard, également dimanche. Il y a une exception : si un candidat remporte déjà plus de 50 % des voix au premier tour, avec au moins un quart des électeurs inscrits (ce qui n’est pas le cas de toutes les personnes autorisées à voter), un second tour n’est pas nécessaire. Cependant, un tel gain est rare.

Ce qui est en jeu?

En France, le président a beaucoup de pouvoir et les élections législatives reçoivent souvent moins d’attention que les élections présidentielles. Néanmoins, le résultat est d’une grande importance pour l’influence du président. Si Macron obtient la majorité au parlement, il lui sera beaucoup plus facile de faire adopter une nouvelle législation. Mais si un autre parti devient le plus grand, le président devra nommer un nouveau Premier ministre du camp vainqueur.

Une telle collaboration entre un président et un premier ministre de différents partis s’appelle cohabitation, littéralement : vivre ensemble. La France a déjà vu cela auparavant, mais c’était à un moment où les élections législatives étaient à peu près à mi-parcours du mandat présidentiel. Cette fois, Macron ne fait que commencer.

Ça promet d’être passionnant ?

Comme les deux élections se sont succédé depuis 2002 (Macron a été réélu fin avril), on s’attend à ce que le nouveau président obtienne également une majorité convaincante au parlement. Cette fois c’est différent. Les quatre principaux partis de gauche sont parvenus à un accord et se présenteront comme un seul bloc aux élections, dans l’espoir de devenir le plus grand et de forcer un Premier ministre de gauche. Bien que cela semble peu probable, la nouvelle alliance « Nupes » se porte bien dans les sondages. Le camp Macron perd du terrain dans ces sondages, mettant en danger la majorité absolue (289 sièges) pour le président.

Une opposition de gauche forte et unie peut également rendre difficile pour le président de faire avancer son programme de réforme. Indépendamment de leur parti politique, les députés peuvent choisir de s’unir dans un groupe politique. Plus le groupe est grand, plus il y a de privilèges et de pouvoirs.

Quelles sont les prédictions ?

Depuis la semaine dernière, différents sondages ont montré qu’une majorité absolue (289 sièges) pour Macron est incertaine. L’agence de sondage Ipsos-Sopra Steria a atteint cette semaine 260 à 300 sièges pour le parti Renaissance de Macron avec ses fidèles partis MoDem, Horizons et Agir. Pour la coalition de gauche, la prévision est ressortie à 175 contre 215 sièges. Mais les pronostics sont difficiles, car chacun des 577 quartiers a sa propre dynamique. Le système électoral à deux tours fonctionne généralement mal pour les flancs, au profit d’une majorité plus modérée. Le Rassemblement national, le parti de Marine Le Pen qui était le principal adversaire de Macron à l’élection présidentielle, n’a remporté que 20 à 60 sièges dans le même scrutin.

Une petite avance sur les résultats du premier tour est venue cette semaine des circonscriptions étrangères, où le vote a lieu quelques jours plus tôt. Là, dans neuf des onze circonscriptions, le second tour aura lieu entre le camp Macron et le bloc de gauche.



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